Les artisans pêcheurs s'associent à Greenpeace.
Les artisans pêcheurs complètement écartés des négociations internationales se regroupent avec l'aide d'ONG (Greenpeace et WWF) pour faire entendre leur voix dans le cadre de la renégociation de la PCP (politique commune de pêche).
PHOTO : La pêche artisanale représente 80% de la flotte de pêche en France
Comment faire entendre sa voix dans les instances internationales quand on est un pêcheur artisanal «et que l'on est sorti en mer tous les jours» souligne Anne-Marie Vergez, patron pêcheur du Nahikari à saint-Jean-de-Luz (Pays-Basque). La petite pêche artisanale qui représente 80 % de la flottille en France, et autant en Europe, a donc décidé de se fédérer pour défendre ses droits. Et une fois n'est pas coutume, les pêcheurs à l'origine de la démarche sont associés à deux grosses ONG, Greenpeace et WWF, très aguerries aux arcanes européennes.
Négociations à Bruxelles
L'enjeu est d'autant plus important à leurs yeux que se discute actuellement à Bruxelles la nouvelle PCP (politique commune de la pêche). Avec ses collègues de l'Association des ligneurs de la Pointe de Bretagne et le Syndicat des petits métiers du Languedoc-Roussillon, Anne-Marie Vergez a donc présenté une déclaration listant à la fois leurs engagements notamment en matière environnementale mais également leurs doléances. Ils revendiquent notamment que la profession «pêche moins mais mieux». Ils demandent également que la nouvelle PCP «établisse et applique un protocole clair afin d'éviter les conflits entre différentes flottes visant les mêmes stocks ou partageant les mêmes zones de pêche. La priorité doit clairement être donnée aux petites unités dans la bande côtière jusqu'à 12 miles nautiques».
Des quotas défavorables pour les petits pêcheurs
A terme, ils espèrent réunir autour de leur plateforme l'ensemble des pêcheurs artisans de France. Un regroupement équivalent a vu le jour au Danemark, en Grèce et en Espagne. Pour le moment le groupement représenterait environ 10 % des entreprises de pêche française.
«On ne demande pas de subventions à l'Europe» insiste Frédéric Reste, président du Syndicat des petits métiers du Languedoc Roussillon. «On veut juste récupérer nos droits». L'exemple du thon rouge est à ses yeux particulièrement symbolique. «En 2012 nous avions un quota de 98 tonnes quand la pêche de plaisance disposait de 8 tonnes. L'année prochaine nous aurons 115 tonnes et la pêche de plaisance 24 tonnes soit une hausse quasi équivalente», raconte le pêcheur. D'un côté une activité professionnelle, de l'autre une simple activité de loisir. Sans compter que l'augmentation des quotas alloués aux petits pêcheurs est nettement plus faible que celle attribuée aux thoniers senneurs pour la prochaine campagne 2013.