De l’amiante dans les gravats.
Le préfet de Seine-Saint-Denis a mis en demeure la société Sanir à l’issue d’une enquête sanitaire qui a révélé la présence d’amiante dans des déchets industriels.
Le préfet de Seine-Saint-Denis a adressé une nouvelle mise en demeure à l'exploitant de Sanir, une entreprise du bâtiment dePavillons-sous-Bois visée par plusieurs enquêtes depuis que des sans-papiers ont affirmé avoir mélangé de l'amiante à des gravats allant à la décharge. Les premiers arrêtés pris le 29 septembre, qui imposaient à Roger Kakou de régulariser son activité de tri et transport de déchets, remettre le site en état et faire procéder à des analyses de terrain, n'ont pas été respectés, aprécisé à l'AFP la préfecture.
"Le préfet a mis en demeure en début de semainel 'exploitant de se soumettre aux obligations d'analyse du sol dans les 15j ours", a-t-on ajouté. La Société d'assainissement, de nivellement et deremblaiement (Sanir) fait depuis trois mois l'objet d'une triple enquête sanitaire, administrative et judiciaire pour faire la lumière sur une éventuelle contamination des salariés et pollution environnementale de la zone (à 200 m de l'hôpital Jean-Verdier de Bondy et d'un lycée). Selon la préfecture, les employés de Sanir et PLMT (entreprise de manutention et transports gérée par le fils de l'exploitant) ont stocké, broyé et brûlé des déchets "sans autorisation" pendant des années. En attendant les analyses du sol (que l'Etat prendra en charge si l'arrêté n'est pas respecté), une première série d'analyses de recherche de fibres d'amiante dans l'air faites par les services de l'Etat "se sont révélées négatives", selon la préfecture. Le processus de contrôle et de suivi médical des 14 anciens salariés africains en situation irrégulière a pris du retard en raison "del'absence de coopération de l'employeur", qui doit être normalement associé à ce suivi. Onze sans-papiers ont obtenu une carte de séjour d'un anrenouvelable. Les trois autres vont se faire notifier un refus de titre deséjour sans obligation de quitter le territoire, précise la préfecture. Installé depuis 40 ans à Pavillons-sous-Bois, Roger Kakou, 77 ans,avait affirmé à l'AFP avoir toujours "travaillé dans les règles", notamment avec les déchets amiantés transitant sur son site.