Le président indépendantiste de la Polynésie française Oscar Temaru a annoncé dimanche à Auckland vouloir mettre fin à "170 ans de colonisation", deux jours avant le Forum du Pacifique qui aura lieu dans cette ville de Nouvelle-Zélande.
La Polynésie française est une collectivité autonome au sein de la République. Elle dispose d’un gouvernement et d’une assemblée. Certaines compétences sont partagées entre la Polynésie et l’Etat, qui met à disposition ses fonctionnaires. Au mois d’août, l’Assemblée locale a voté une résolution "pour la réinscription de cette collectivité sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser" de l’ONU.
Oscar Temaru souhaite que le Forum soutienne la demande de réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser de l’ONU, une demande défendue par une majorité de représentants à l’Assemblée de la Polynésie. Le sénateur indépendantiste (apparenté PS) Richard Tuheiava a assuré avoir obtenu le soutien "d’au moins une dizaine" des seize membres du Forum du Pacifique.
"Nous sommes très heureux de recevoir la Polynésie française, mais ces questions sont sous la responsabilité du ministre des Affaires étrangères Murray Mc Cully", a déclaré le Premier ministre néo-zélandais John Key. Selon Richard Tuheiava, les deux grandes nations du Pacifique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ne seraient pas favorables à la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser.
Mais chacun des 16 membres du Forum disposant d’une voix, "on part confiants", a ajouté le sénateur. "Nous avons des problèmes de santé, des problèmes économiques, qui sont tous les conséquences des décisions du gouvernement français de nous utiliser pour réaliser ses essais nucléaires", a déclaré le président Oscar Temaru, pour qui cette réinscription permettrait "des relations plus équitables, avec le regard extérieur de l’ONU" entre la Polynésie et la métropole.
Le quarante-deuxième Forum du Pacifique prend cette année une dimension plus internationale, avec la venue du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, mais aussi du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
SOURCE : AFP