Juste un petit mètre. Un pas. L’espace entre deux hommes avant qu’ils n’échangent une poignée de main. Mais aussi et surtout la distance qui, depuis quinze jours, séparait les deux tabliers du pont qui surplombe l’Oyapock. Cent minuscules centimètres que les ouvriers brésiliens qui s’affairent depuis un an ont comblé dans la soirée de samedi, effectuant ainsi la jonction entre la Guyane et le Brésil
Ainsi, les travaux entrepris sur la rive guyanaise sont quasiment achevés. « La route est terminée, explique Michel Delor. Il ne nous reste qu’à aménager les abords du pont. Ça nous prendra trois semaines. Si tout va bien, on pourra commencer fin juin ou début juillet. » Pour mémoire, les investissements se sont élevés 15 millions d’euros pour réaliser le terrassement, 5 millions pour les 5,7 kilomètres de route, et 3 millions pour le giratoire construit à l’entrée de Saint-Georges. Quant aux bâtiments qui abritent les douanes et la police aux frontières, dans lesquels les fonctionnaires ont déjà pris leurs quartiers, l’Etat investi un million. Des sommes qui sont loin d’approcher les 50 millions d’euros injectés par le Brésil et la France, à parts égales, pour la réalisation du pont.
Sur la rive oïapoquoise, les travaux de raccordement routier n’ont pas encore été entrepris. Les Brésiliens ont sans doute préféré achever le pont et laisser les transporteurs emprunter une piste pendant la durée des travaux. Mais dès leur achèvement, une route bitumée conduira les automobilistes jusqu’à Oïapoque. A tout le moins quand le pont sera ouvert à la circulation. Ce qui n’est pas encore pour tout de suite. « Les travaux devraient être terminés dans environ deux mois, estime Michel Delor. Mais pour l’ouverture, ça prendra plus de temps. » Sans doute avant la fin de l’année. L’occasion de vivre un autre instant historique.
SOURCE : F.A. Guyane.