PRESIDENTIELLE : LE "SARKOZY TOUR" D'EVA JOLY ... QUAND L'ECOLOGIE PASSE A LA TRAPPE !

Un "Sarkozy Tour" organisé par Eva Joly sur les "affaires"

PARIS (Reuters) - Eva Joly a emmené mercredi la presse dans un "Sarkozy Tour" afin d'évoquer les soupçons de malversations autour de la campagne du président-candidat en 2007 et les questions posées sur les modalités d'achat d'un logement en 1997.

La candidate écologiste et ancienne juge a affrété un bus pour cette visite qui a fait une première étape sur l'Ile de la Jatte à Neuilly (Hauts-de-Seine), où le président sortant a acheté en 1997 un logement avec des fonds dont l'origine est mystérieuse, selon Eva Joly.


Il était prévu ensuite de s'arrêter près du domicile de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt et du patron du groupe de BTP Martin Bouygues à Neuilly, devant une agence bancaire à Paris où auraient été retirés 50.000 euros en espèces des comptes Bettencourt pour la campagne Sarkozy de 2007, selon des dépositions versées à un dossier judiciaire.

 

Le bus du "Sarkozy Tour" devait enfin faire étape devant le restaurant Fouquet's, sur les Champs-Elysées, où Nicolas Sarkozy avait célébré sa victoire en 2007, devant l'hôtel Crillon place de la Concorde, où Patrick Balkany et son épouse, des proches du chef de l'Etat, ont dormi pour 9.500 euros samedi soir avant un meeting de campagne dimanche.

 

Eva Joly devait ensuite se rendre à la Commission des comptes de campagne pour déposer une demande officielle de publication intégrale des comptes de la campagne Sarkozy de 2007.

 

DES CRITIQUES INTERNES

 

"Avec les soupçons qui pesaient déjà en 2007 sur le logement de l'Ile de la Jatte, Sarkozy n'aurait pas pu être élu ailleurs. Il est de son devoir de faire toute la lumière aujourd'hui avant de se représenter", a dit à Reuters Julien Bayou, membre de l'équipe de campagne d'Eva Joly.

 

Bloquée dans les sondages autour de 2% des intentions de vote, la candidate a martelé le thème des malversations prêtées au chef de l'Etat en déplorant son immunité et ce qu'elle voit comme une complaisance médiatique et politique.

 

Une information judiciaire en cours à Bordeaux tente de déterminer l'existence éventuelle d'un financement frauduleux de la campagne Sarkozy de 2007 par la fortune Bettencourt.

 

Une autre enquête à Paris se penche sur une possible corruption en 1995 en marge de la campagne d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était porte-parole.

 

La presse a par ailleurs révélé une anomalie concernant l'achat en 1997 par Nicolas Sarkozy du logement de l'Ile de la Jatte, pour lequel il a déclaré un prêt de l'Assemblée nationale de trois millions de francs (450.000 euros), alors qu'il n'a pu légalement en obtenir au maximum que la moitié.

 

Nicolas Sarkozy, interrogé brièvement dans plusieurs émissions sur ces sujets, a fait part de son "mépris" quant à ce qu'il qualifie de "ragots".

 

Cette démarche d'Eva Joly est critiquée jusque dans son parti, où on estime que la candidate ne s'est pas assez focalisée sur les thèmes environnementaux et écologistes, quasi-absents de la campagne.