Mis en cause par La Tribune des Antilles pour conflit d’intérêt dans la disparition de SIDREP, une société industrielle chargée du recyclage des bouteilles plastiques, Philippe JOCK a jugé bon de poursuivre en justice Louis BOUTRIN pour une prétendue diffamation. Une accusation sans aucun fondement, écartée à juste raison par le Tribunal correctionnel de Fort-de-France car aucune infraction pénale ne peut être reprochée à M. Louis BOUTRIN pris en sa qualité de Directeur de publication de ce magazine en ligne. La défense assurée de main de maître par le Bâtonnier Raphaël CONSTANT a démonté point par point les allégations du Président de la CCIM.
CTM – Plénière du 25 mars 2021. Débat sur le Développement Durable préalablement au vote du Budget de la Collectivité. Accusé en pleine séance plénière d’avoir coulé la Société SIDREP par une opposition en mal d’argument, Louis BOUTRIN alors conseiller exécutif de la CTM avait rappelé les tenants et aboutissants de cette scandaleuse affaire SIDREP, une société créée en 2014 à partir d’un investissement de 11 millions d’euros dont 6 millions de financement public.
Un débat d’intérêt public avec un prolongement sur le site La Tribune des Antilles, à quelques semaines de l’élection territoriale, à travers un article du 30 mars 2021 intitulé « SIDREP, UNE AFFAIRE PAS SI JOCK QUE ÇA ». Une énième affaire trouble qui se résume en deux phrases, suffisantes pour secouer localement le landerneau politique et le monde des affaires :
« Un audit a révélé que Monsieur Philippe JOCK, président de la Chambre de commerce, était en conflit d’intérêts car expert-comptable de SIDREP »
« Quand on descend dans l’arène politique, il faut d’abord payer ses dettes fiscales qui atteignent des montants astronomiques (que font les autorités compétentes et les journalistes d’investigation) ».
Curieusement, en dehors du quotidien France-Antilles (voir lien), l’information ne circule pas. Aucune investigation sérieuse pour tenter de savoir où sont passés les 11 millions d’euros dont 6 millions d’argent public et pourquoi cet outil industriel indispensable dans la gestion des déchets plastiques a disparu. C’est l’omerta la plus complète et une fois de plus, les réseaux d’influence sévissant en Martinique vont enterrer le scandale à l’instar de celui du SMTVD.
Pourtant, l’audit industriel et financier va mettre en évidence des « irrégularités dans les comptes de SIDREP » ceci entrainant une saisine du Procureur sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale. Manifestement, c’est le silence absolu depuis.
Cette situation de conflit d’intérêt dénoncée par La Tribune des Antilles est d’autant plus inconcevable que M. JOCK connait parfaitement les dispositions du Code déontologique des experts comptables et que pire, alors même qu’il est l’Expert-Comptable de la société SIDREP, le 12 avril 2017, Philippe JOCK entre dans le capital social de la SCI PALUCASTE dont le premier gérant n’est autre que le Président en exercice de SIDREP. Laquelle société a son siège social sur le Grand Port Maritime de Martinique dont le Président du Conseil de surveillance n’est autre qu’un certain Philippe JOCK ! Il a fallu l’intervention de l’ex-préfet, Franck ROBINE, auprès du président du Conseil exécutif pour que la situation indélicate de M. JOCK soit révélée et que l’audit soit confié à l’AMPI en lieu et place de la CCIM.
S’agissant de sa situation fiscale délictuelle, le 15 juillet 2019, M. JOCK a reçu une saisie administrative pour un montant de 93.510, 03 €, impossible à produire toutefois à la barre du Tribunal devant une rétraction de dernière minute. Mais c’était sans compter sur l’excès de zèle de Philippe JOCK qui, pour assurer sa défense, a produit des justificatifs des services fiscaux qui vont finir par se retourner contre lui. Les pièces produites aux débats démontrant clairement l’existence d’un contentieux que l’administration fiscale a dû recourir à un recouvrement forcé sur le fondement de l’article 1920 du Code Général des Impôts.
C’est donc l’histoire de l’arroseur arrosé qui s’auto-incrimine, un comble pour ce romantique personnage qui s’est bien gardé d’interjeter appel de la sage décision du Tribunal correctionnel de Fort-de-France : « En se fondant sur des éléments rendant vraisemblables ses affirmations, expression de sa bonne foi, il convient de considérer que Monsieur BOUTRIN n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression. Par voie de conséquence, il ne peut lui être reproché avoir tenu des propos diffamatoires ». Tout est dit !
Jean-Laurent ALCIDE
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