A lire le rapport du groupe d’étude du Mémorandum de l’Appel de Paris Mars 2007 ci-après!
On doit se référer au rapport établi en juillet 2006 par le groupe de travail du Comité d’étude des polluants organiques persistants de la Convention de Stockholm, dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Le chlordécone est un polluant organique persistant comparable au mirex, qui lui-même fait partie de la liste des polluants considérés être très toxiques par la convention de Stockholm. Par conséquent le chlordécone mérite d’être inclus dans cette liste (car il satisfait aux critères de l’annexe D).
Le chlordécone est reconnu toxique pour les systèmes nerveux, immunitaire, reproducteur, musculosquelettique et hépatique.
Il est classé comme potentiellement cancérigène chez l’homme (groupe 2B) par l’OMS. Bien qu’il ne soit pas démontré actuellement l’existence d’un lien épidémiologique entre chlordécone et cancer de la prostate, aucun élément scientifique ne permet de récuser la possibilité d’un tel lien et surtout le rôle potentiel du chlordécone dans l’apparition d’autres types de cancer (tels que lymphomes et tumeurs du cerveau), surtout chez l’enfant. Compte tenu de la rémanence du produit dans l’environnement, la gravité toxique provient de ce que le chlordécone est persistant dans l’environnement et bioaccumulable dans les écosystèmes en particulier marins et qu’il est très toxique pour les organismes aquatiques.
Les dommages causés en Martinique et Guadeloupe apparaissent en effet être considérables si on en juge par les résultats des dosages effectués en 2004, rapportés par l’Institut Français de l’Environnent, l’IFEN dans son numéro d’aout 2006.
Non seulement les eaux de surface mais aussi les eaux souterraines sont polluées par des taux très élevés en chlordécone, en Martinique et Guadeloupe. Il est clair par ailleurs que la pollution de l’eau et de l’alimentation par des taux de chlordécone même situées au-dessous de 1 mg/l n’est pas sans risque toxique pour la santé humaine et que la tolérance de valeurs supérieures, comme cela semble être le cas aujourd’hui, ne doit pas être admises sous peine de risque graves pour la santé des populations.
Il s’agit aussi d’un polluant CMR. Les données de toxicité aigüe révèlent que l’inhalation est plus dangereuse que la voie orale ou cutanée.
Il s’agit d’une molécule apparemment faiblement mutagénique et génotoxique. Par contre, elle apparaît être reprotoxique (source d’avortements et d’une baisse de fertilité chez l’animal) et surtout neurotoxique. Les risques pour la santé humaine sont principalement l’apparition de maladie de Parkinson chez les sujets jeunes, où l’existence d’un lien toxicologique de cause à effet et d’un lien épidémiologique de type associatif semblent être établis.
Au total, s’il est démontré que le paraquat présente des risques de toxicité aiguë (nécessité d’une protection des utilisateurs), l’insuffisance des études actuelles ne permet pas de conclure formellement à la toxicité chronique de la molécule. A noter cependant que des pays comme la Suède, la Finlande et l’Autriche ont interdit l’usage de paraquat, de même que plusieurs autres pays d’Europe, alors que l’Agence Américaine pour la Protection de l’Environnement (US-EPA) a restreint l’usage de ce pesticide à des utilisateurs certifiés. Il est possible que dans le futur, le paraquat fasse l’objet d’une interdiction d’utilisation, comme cela est le cas pour le chlordécone, en raison de ses effets neurotoxiques et reprotoxiques.
Concernant les taux résiduels de chlordécone dans l’alimentation, la limite autorisée devrait être la plus proche possible de zéro. Compte tenu de la toxicité de la molécule et de sa persistance dans l’environnement à des taux très élevés en Martinique et en Guadeloupe, des risques sanitaires très sévères sont à redouter, surtout chez les enfants.
Concernant le paraquat, les risques sont surtout neurologiques (maladie de Parkinson) et peut être reprotoxiques. Des études épidémiologiques et toxicologiques plus précises sont à réaliser notamment en Martinique et en Guadeloupe.
http://www.unon.org/confss/doc/unep/pops/POPRC_02/POPRC.2_08/K0652296.doc
Décision POPRC-1/4 : Chlordécone : http://www.pops.int/documents/meetings/poprc/meeting_docs/evaluations/po...
http://www.ifen.fr/publications/dossiers/PDF/dossier05.pdf
Wesseling C, van Wendel de Joode B, Ruepert C, Leon C, Monge P, Hermosillo H, Partanen TJ. Paraquat in developing countries. Int J Occup Environ Health. 2001 Oct-Dec;7(4):275-86.