Marin – Vendredi 1er avril 2022. Cantine scolaire. Une centaine de marinois(es) a répondu à l’invitation du maire, José Mirande, et de son conseil municipal pour participer au FORUM-CITOYEN organisé par MARTINIQUE-ÉCOLOGIE autour de la brûlante question du réchauffement climatique, de ses conséquences écologiques et des enjeux pour la commune. Tous, élus et citoyens, ont apporté leur contribution pour sortir des logiques de constat et définir des pistes d’actions concrètes face à ces nouveaux défis écologiques. L’idée partagée par les différents intervenants est de faire de ce joyau du Sud, une commune résiliente qui intègre dans ses politiques publiques d’aménagement les effets actuels et à venir de cette nouvelle donne climatique. Des objectifs suivis avec attention par la commune voisine de Sainte-Anne représentée par son maire, Jean-Michel Gémieux et son adjointe, Karine Sainte-Agathe.
Après quelques mots de bienvenue du Maire du Marin qui a rappelé les enjeux et conséquences pour une commune côtière comme le Marin, ce fut au tour de Louis Boutrin d’exposer la problématique du réchauffement climatique en soulignant l’importance d’une prise de conscience collective pour conjuguer nos efforts face aux grands enjeux à venir. Partant du dernier rapport du GIEC, le président de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE a souligné les conséquences réelles pour les micro-états insulaires, victimes directes de la montée du niveau des océans alors même qu’ils ne sont pas les premiers émetteurs de gaz à effet de serre. Un constat relayé avec force à la dernière COP26 à Glasgow par Mia Mottley, la Première Ministre Barbadienne, lors d’un puissant discours : « Nous sommes les agneaux sacrifiés du réchauffement climatique », relayant ainsi l’intervention de Simon Kofé, Ministre des affaires étrangères de Tuvalu (Pacifique). « Nous ne pouvons plus attendre des discours quand nous voyons la mer monter jour après jour » a-t-il déclaré depuis son île du pacifique, la mer au niveau de ses genoux, pour alerter le monde entier sur la montée des océans qui menace son archipel.
Pour les climato-sceptiques qui s’interrogent toujours sur la réalité du réchauffement climatique, le Président de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE a mis en exergue les catastrophes des deux dernières années afin d’illustrer un phénomène qui n’épargne aucun coin de la planète. Inondations, sécheresses calamiteuses et ouragans de plus en plus dévastateurs ont ainsi frappé durement la Caraïbe et la Martinique. S’inspirant de la métaphore du colibri qui apporte sa contribution pour éteindre l’incendie de la forêt, Louis Boutrin a mis l’accent sur la nécessité d’une prise de conscience collective dans notre pays et de la mise en œuvre d’actions concrètes en matière de transition écologique et énergétique.
Fort de son expérience dans l’élaboration de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et du Programme Territorial de Maîtrise de l’Énergie (PTME), le conseiller territorial a souligné à travers des exemples les actions menées dans le cadre du défi énergétique que la Martinique est en passe de relever. Plus que jamais, le contexte actuel de guerre en Ukraine et la spéculation sur le prix de l’énergie, pétrole et gaz, nous imposent des efforts soutenus en matière de maîtrise de nos consommations énergétiques et de développement des énergies renouvelables. Et, c’est à ce niveau qu’interviennent également les politiques de mobilité, terrestre avec l’extension du TCSP jusqu’à Rivière Salée et au Robert, maritime par l’ouverture de lignes vers Saint-Pierre, Anses d’Arlet et L’Étang Z’Abricot, et par câbles aérien vers Terreville et le Campus de Schoelcher. L’ouverture des lignes Express régulières dès 5h du matin jusqu’à 20h par Martinique-Transport avec une tarification attractive à 2 euros le trajet de Sainte-Anne, Marin, Rivière Pilote et Rivière Salée s’inscrit dans cette dynamique de modernisation des transports publics. Quant aux choix des véhicules électriques moins polluants, les automobilistes martiniquais semblent dubitatifs mais l’abandon des véhicules à moteur thermique par les principaux constructeurs à l’horizon 2030 nous oblige à des mutations qu’il convient d’anticiper.
Autant d’objectifs incontournables si nous voulons atteindre l’efficience énergétique dans les années à venir en termes d’équilibre et de réduction des émissions de gaz à effets de serre et de particules fines. Des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique qui permettront également de réduire le poids de la facture pétrolière dans notre balance commerciale et de développer des emplois durables de proximité. Reste à évaluer régulièrement de telles politiques publiques. C’est l’engagement pris par le maire du Marin qui multipliera de tels forums-citoyens dans les mois à venir.
JLA