Après cette véritable humiliation publique, le président de région aurait pu prendre de la hauteur, reconnaître ses torts et s'excuser de ses actes auprès de l'oppostion. Il en serait sorti grandi...Un proverbe de chez nous dit, avec sagacité : Gran nonm pa ka wont. Au lieu de quoi, il rejette la faute sur les autres et refuse d'assumer ses actes, comme l'aurait normalement fait un adulte responsable.
Il met même en accusation Alfred MARIE-JEANNE !!! Mais, que l'on sache,Alfred ne lui a pas conseillé de faire ce genre de choses ! Et puis, personne n'a jamais porté plainte contre Alfred pour violation du secret des correspondances ! Enfin, en 12 ans de mandat d'Alfred MARIE-JEANNE, avez-vous entendu ,une seule fois, un des élus hargneux du ppm dénoncer ces pratiques à la région ? L'occasion eût été top belle pour ces gens qui étaient à l'affût du moindre faux pas de l'ancien président de région pour le traiter de dictateur...
Mais-et plus grave sans doute ! - pour tenter de se dédouaner de ce qui est bien une faute politique grave, l'ancien maire de Fort-de-France évoque le chômage, le P.I.B. du pays, le développement, les difficultés de la Martinique et j'en passe...Qu'est-ce à dire ? Que l'état du pays lui donnerait tous les droits ? Que ce serait un crime de lèse-majesté de faire condamner des pratiques au relent d'autoritarisme ? En substance : Fermez vos gueules et laissez la lumière des lumières sauver le pays ! Où sommes-nous donc ? Je le dis solennellement : C'est ce discours-là, ce sont ces croyances-là en un homme providentiel, ce sont ces postures-là qui ont donné naissance à toutes les dérives autoritaires, à tous les obscurantismes,à tous les petits dictateurs de pacotille.
C'est dans la transparence, dans l'application de normes démocratiques, dans le respect des oppositions, dans la parole et l'attitude justes par rapport au peuple que nous sortirons notre pays de l'impasse.Aucune crise économique et sociale ne saurait justifier une dérogation à ces normes. Nous devons sans cesse travailler à renforcer la culture démocratique de notre nation, pour aujourd'hui et pour demain.
La plainte du groupe des patriotes et sympathisants contre la violation du secret des correspondances et la victoire claire obtenue doivent rappeler chacun de nous à son devoir de préserver un minimum de règles dans l'intérêt du pays. Certains peuples, contre les crises, ont choisi l'aveuglement : ils y ont perdu leur âme...et ils se sont enfoncés dans la crise.
Martinique
Billet du 7 juillet 2009;