RENTREE SCOLAIRE : Grossière "Stirnisation" d'un reportage télévisé.

Vers la démission de Luc Chatel ?  lucchatel.jpg

 
Un déplacement du ministre de l'Education Luc Chatel dans un supermarché pour parler d'une opération sur les prix, avec des discussions devant les caméras avec des clientes présumées, aurait été mis en scène.
Une des consommatrices qui a dialogué mardi avec le ministre sur la rentrée des classes, Virginie Meyniel (voir photo), serait une élue UMP de Vulaines-sur-Seine, une commune voisine. Source : Reuters
 
Un bidonnage similaire avait contraint Olivier Stirn à démissionner du gouvernement Rocard en 1990.


 

 

Une des consommatrices qui a dialogué mardi avec le ministre sur la rentrée des classes, Virginie Meyniel, est une élue UMP de Vulaines-sur-Seine, une commune voisine, apprend-on sur le site internet de cette municipalité.

Des journalistes présents déclarent dans Libération de mercredi que les "ménagères" présentes en fin de matinée dans le rayon des fournitures scolaires de L'Intermarché de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) sont arrivées dans la même voiture avant le ministre, et sont reparties de la même façon.

Célia Quilleret, journaliste à France info, a expliqué à Reuters qu'elle a interrogé Virginie Meyniel, qui lui a dit être là par hasard. Selon elle, les clientes attendaient cependant le ministre au rayon des fournitures scolaires avant son arrivée.

Lors de leurs dialogues devant les caméras avec le ministre, qui ont donné lieu à de nombreux reportages télévisés, elles ont ensuite dit connaître l'opération "essentiels de la rentrée", promue par le gouvernement, qui consiste à signaler les produits pouvant être achetés au même prix que l'année dernière.

Elles ont exprimé leur satisfaction. "On peut se dire que Virginie Meyniel était peut-être là par hasard, mais on peut en douter", a estimé Celia Quilleret.

Le supermarché était par ailleurs plutôt vide en cette heure matinale de la mi-août, a-t-elle précisé.

Une porte-parole de Luc Chatel s'est refusée à tout commentaire immédiat en précisant que des "éléments" de réponse étaient en préparation sur cette affaire. Le service de presse de l'UMP a dit ne pouvoir faire de commentaires dans l'immédiat.

De tels déplacements ministériels, organisés par les services de communication pour illustrer les initiatives du gouvernement et fournir aux télévisions des images de dialogue entre les ministres et les citoyens, sont fréquents.

Le centriste Olivier Stirn, ministre du Tourisme, avait été contraint à la démission du gouvernement de gauche de Michel Rocard en 1990 après qu'il a été découvert que des figurants avaient été rémunérés pour remplir la salle d'un colloque qu'il animait.