REQUIEM POUR JEFF JOSEPH PAR ERNEST PEPIN

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POUR JEFF JOSEPH

 

Une chanson s’en est allée

Un souffleur d’énergie

Qui tenait tête au silence de nous-mêmes

Une île s’en est allée

J’entends son rire de panthère

Son éventail de mer dépliée

Et sur la scène l’écho des étoiles qu’on enflamme

Salve inachevée 


 

Le temps juste d’un infini de musique

Le temps d’une trace de luciole

L’absence est là

Si brusquement que le soleil éclate

Comme un essaim

Souvenez-vous

Au détour d’une belle mélodie

D’un lâcher de ruisseaux

Au détour d’un fou-rire de rivières

Un chant s’en est allé

Il devient lui-même

Allume des immortelles aux frontières

Un chant de flamme simple

Et de chœur de lucioles

Un chant de coquillage libre

C’était cela

De corps en corps

L’étoile clouée

L’étoile dételée

D’île en île

Toucher la joie du monde

La souffrance décantée du joug

Passer outre

Et faire commerce avec l’idéal

Appeler l’amour

Et moi plus à vif

Je pleure le trou

Le charroi des brisants où tu te retires

 

Ernest Pépin

Faugas/Lamentin

Le mercredi 23 novembre 2011