RIO + 20 : FRANCOIS HOLLANDE RECLAME EGALEMENT UN ..."SURSAUT ECOLOGIQUE"

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Rio+20, une "étape" dans la "bataille de l'environnement", pour Hollande

 
François Hollande a jugé, mercredi 20 juin, que l'accord arraché lors du sommet Rio+20 constituait une "étape", mais il a réclamé à ses partenaires un "sursaut" pour faire avancer la "grande cause" de l'environnement et du développement durable. "Personne ne peut gagner seul contre les autres la grande bataille de l'environnement, a-t-il affirmé. Ou nous la gagnerons ensemble, ou nous la perdrons ensemble."

 

D'abord devant la presse, à deux reprises, puis ensuite à la tribune onusienne du sommet, le président de la République s'est réjoui des "avancées réelles" enregistrées dans le projet de déclaration finale négocié par la présidence brésilienne, mais pour en souligner aussitôt les "insuffisances".

Au titre des satisfactions, M. Hollande a cité la "feuille de route" pour fixer les objectifs du développement durable en 2015, le "renforcement" du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'accord sur la "protection des océans", le "débat sur l'économie verte" et "l'accent mis sur la pauvreté et le social".

"EN DESSOUS DE NOS RESPONSABILITÉS ET DE NOS ATTENTES"

Au nom du même "langage de vérité", M. Hollande a regretté les insuffisances du sommet de Rio. "Ces résultats, aussi appréciables soient-ils, sont en dessous de nos responsabilités et de nos attentes", a-t-il souligné.

Premier d'entre eux, le refus de nombre des cent quatre-vingt-onze pays présents dans la mégapole brésilienne de créer une agence de l'ONU spécialisée dans l'environnement, un objectif déjà défendu par la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy. "Une nouvelle fois, nous n'avons pas été capables (...) de créer cette agence spécialisée pour l'environnement, a-t-il dit. Je ne désespère pas, non seulement de mener ce combat mais de le rendre un jour victorieux et d'installer cette organisation à Nairobi [siège du PNUE]."

Autre regret, le fait que "la proposition d'instaurer des financements innovants", à commencer par la fameuse taxe sur les transactions financières, n'ait pas trouvé de "traduction concrète". "Si nous n'ajoutons pas des financements aux aides qui sont aujourd'hui prévues, nous ne pourrons pas atteindre [nos] objectifs", a mis en garde M. Hollande.

Comme il l'a fait au Mexique mardi, le président français a promis la mise en place d'une telle taxe en Europe et l'affectation de ses recettes "pour une grande partie" au développement et à la défense de l'environnement. Des organisations non gouvernementales françaises comme One, Oxfam et Aides ont toutefois déploré que M. Hollande ne donne pas l'exemple à Rio, en attendant cette taxe européenne, et qu'une partie des recettes de sa version française déjà existante ne soit pas affectée à l'environnement et au climat. "Une telle annonce aurait pu compenser l'échec des négociations internationales qui ont abouti à un communiqué final du G20 vierge de toute référence à la taxe sur les transactions financières", ont-elles estimé.

Annoncée en janvier par Nicolas Sarkozy, cette taxe française de 0,1 %, qui doit entrer en vigueur en août, doit essentiellement permettre de réduire les déficits publics. Devant les journalistes français, son successeur a promis mercredi de lui "substituer une autre taxe d'une assiette plus large, avec une recette plus importante et une affectation différente". Mais sans fixer de calendrie

SOURCE : LeMonde + AFP