RIO + 20 : UN SOMMET ALTERNATIF DES PEUPLES POUR DEBUTER

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Le sommet des peuples sous pression
 
Indiens d'Amazonie en colère, voix rauques et déjà épuisées par les débats... Pour la deuxième fois de son histoire, le Sommet des peuples a ouvert ses portes depuis vendredi 15 juin sur les bords ensoleillés de la baie de Guanabara, à Rio de Janeiro.
Après une première édition tenue en Bolivie, à Cochabamba, en avril 2010, cinq mois après l'échec de la réunion sur le climat de Copenhague, ce sommet alternatif au Rio+20 se veut une source de réflexion et une force de proposition pour faire avancer le monde vers la transition énergétique 

Un sommet critique à l'endroit de la conférence "officielle" des Nations unies sur le développement durable, organisée de l'autre côté de la ville, à quelque 40 kilomètres.

"La conférence officielle se trouve dans une impasse, souligne Geneviève Azan, économiste et membre du conseil scientifique de l'association altermondialiste Attac. A nous d'être capable de proposer une alternative, au-delà de nos divisions." Parti de l'initiative de quelque 200 organisations écologistes et mouvements sociaux du monde entier, de Via Campesina (mouvement international paysan) aux mouvements indigènes, en passant par les ONG telles que Greenpeace et Oxfam, ce laboratoire social compte réunir quelque 18 000 participants chaque jour. Avec en point d'orgue, mercredi 20 juin, une marche au cœur de Rio qui pourrait rassembler plus de 50 000 personnes, toutes réunies sous un même mot d'ordre prenant comme cible majeure l'économie verte.

JUSTICE SOCIALE

"Nos attentes étaient très élevées, mais la manière dont les choses évoluent à la conférence onusienne nous place davantage sur la défensive", affirme Fatima Melo, la directrice de la Fédération pour l'assistance sociale et éducative (FASE), importante ONG brésilienne. Elle prévient : "Les grands groupes privés cherchent à contrôler toutes les négociations, mais nous n'accepterons pas de perdre ce que nous avons gagné depuis 1992."

Des réunions plénières ont lieu chaque jour, organisées autour de cinq thèmes majeurs comme "justice sociale et écologique"; "privatisation de la nature"; et "nouvelle économie". Un travail collectif soutenu par un groupe de contact qui suit les travaux onusiens de Rio+20. Le 22 juin au matin, une rencontre est prévue entre une délégation et Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. "C'est notre chance d'influencer le processus", veut croire Fatima Melo.

SOURCE : LeMonde