Découvrir ces traces mémorables à travers champs pour explorer des paysages chargés d’histoire, sous un ciel étoilé, dans la moiteur d’une nuit chaude de carême tel fut le challenge audacieux proposé par écologistes et sympathisants. Une expérience collective où chacun était invité à se connecter avec un passé pas si lointain relaté par nos parents ou grands-parents. S’imaginer l’univers du jeune Joseph (José), âgé de 11-12 ans, confronté aux dures réalités de l’habitation, des traces de canne à sucre, au beau mitan de la nuit noire à une époque où il n’y avait pas d’électricité et encore moins de téléphone portable. Une époque de sacrifices où le jeune orphelin, élevé par sa grand-mère, Man Tine, espérant échapper à la dure condition de travail des champs et de l’usine, n’avait jamais renoncé à ses rêves.  De l’avis de tous, ce concept est une façon insolite de célébrer l’œuvre de Zobel et son impact sur notre compréhension du pays-Martinique.

En final de compte, cette dualité entre ce passé misérable et la modernité du présent est aussi un enrichissement personnel et une belle manière de rendre hommage au personnage de Zobel dont l’œuvre, connue internationalement, n’est malheureusement pas suffisamment reconnue par les Martiniquais. C’est donc tout à l’honneur de la section de Rivière Salée de Martinique-écologie, sous le flambeau de Marie-Anne Joseph, de relever un tel défi à travers cet hommage qui se termina par un bœuf entre des tambouyés saléens et le groupe Nou Pa Sav. Une improvisation musicale qui démontre, s’il en était besoin, que Zobel demeure une source d’inspiration dans des circonstances les plus inattendues.

JLA