Sauver Haïti !

Le Grand Barnum de la communauté internationale

haitionu.jpg

Bill Clinton, nouveau représentant spécial de l'ONU, vient d'y achever une visite de trois jours. Depuis quatre mois, la communauté internationale est saisie d'une sur-agitation bruyante. Oui, elle tentera de sauver ce pays, l'un des plus pauvres au monde, abonné aux désastres, à la corruption et aux cyclones ! (photo: Bill Clinton, le chanteur Wyclef Jean et Ban Ki-moon à Cité Soleil, début mars). 

Depuis 2004, et la fin du règne d'Aristide, l'aide coule à flots. Mais les questions gênantes ne sont pas posées: celles d'un pouvoir incapable, d'une économie confisquée par les «familles», de mécanismes de domination sophistiqués qui maintiennent 80% de la population dans une insupportable misère. Premier volet d'une série de cinq reportages 

 


Port-au-Prince, 09 juillet 09 --- La dette extérieure d’Haïti est sur le point d’être totalement effacée suite à la décision de certains créanciers internationaux d’annuler leurs créances sur ce pays des Caraïbes, suivant les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse..

Le Club de Paris, le Canada, la Banque mondiale (Bm), le Fonds monétaire international (Fmi), et la Banque interaméricaine de développement (Bid) se sont déjà engagés à alléger la dette externe d’Haïti.

Le Club de Paris, un groupe informel de gouvernements créanciers des pays industrialisés, a effacé le mercredi 8 juillet 2009, la totalité des redevances d’Haïti estimées à 214,73 millions de dollars américains.

Dans la même veine, le Canada affirme avoir effacé une dette de 2,3 millions de dollars que lui devait Haïti.

Le 30 juin 2009, la Bm et le Fmi ont conclu un accord visant la réduction, dans un premier temps de 265 millions de dollars en faveur d’Haïti dans le cadre l’initiative pays pauvres très endettés (Ppte), dans un second temps de 972,7 millions de dollars dans le cadre de l’initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM).

Pour sa part, la Bid prévoit un allégement de 511 millions de dollars en faveur de ce pays.

Ces différentes annonces permettent de déduire un effacement de la dette extérieure d’Haïti, estimée à 1,9 milliard de dollars américains (1,965, 730, 000).

Ce qui représente, selon toute logique, l’annulation totale de la dette externe d’Haïti, telle que cela a été exigé par des mouvements sociaux nationaux et internationaux.

Personne ne sait, quant à présent, est-ce que les institutions créancières d’Haïti ont assorti de conditions la décision de l’effacement total de la dette extérieure de la république caribéenne, comme la non allocation, pendant une certaine période, de ressources financières que les autorités nationales devraient trouver à partir de celles dégagées du non paiement du service de la dette.

Peu satisfaite, la semaine dernière, de la réduction d’environ 74% de la dette d’Haïti, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) a préconisé un effacement total du service de la dette extérieure d’Haïti, dont les ressources devraient financer des programmes sociaux sur le territoire national.

Toutefois, la Papda interprétait cette décision comme « le résultat de toute une série d’actions de mobilisation des peuples ».

Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la Papda, a tenu à souligner le « caractère cynique des institutions financières internationales » qui ont retardé le processus d’annulation de la dette, en dépit des problèmes auxquels fait face la population haïtienne suite à des ouragans dévastateurs d’août et de septembre 2008 et à la flambée des prix alimentaires mondiaux.

La réforme agraire, la mise en place d’un programme d’alphabétisation, l’amélioration des systèmes de santé et d’éducation, sont les quatre domaines prioritaires proposés par le professeur Chalmers aux autorités haïtiennes.

Les ressources, utilisées auparavant pour le service de la dette, devraient être désormais redirigées vers des programmes sociaux, selon le responsable de la Papda qui appelle à la mobilisation citoyenne en vue de convaincre les autorités étatiques. [do rc apr 09/07/2009 0:00] 

Source : Alter Presse