SOMMET DE COPENHAGUE - OBAMA S'ENGAGE

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Attitude courageuse, malgré l'hostilité de l'opinion américaine.


Non seulement Barack Obama a finalement décidé d'y assister, le 9 décembre, alors que ce déplacement dans la capitale danoise n'était pas inscrit à son agenda jusqu'à présent, mais il n'y viendra pas les mains vides : pour la première fois, il s'est engagé sur unobjectif chiffré.

Une prise de position jugée timide par la Communauté européenne car Obama ne propose qu'une réduction des émissions de gaz de 17 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005.

On est très éloigné des objectifs de 20 % (par rapport aux émissions de 1990) proposés par les pays européens mais il s'agit là d'une rupture nette avec la politique menée par l'administration Bush et tout à fait conforme aux engagements d'Obama lors de sa prise de fonction.

 


Il y a peu de jours encore, le sommet de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique paraissait mal engagé. Pour beaucoup, cette réunion mondiale, qui doit se tenir du 7 au 18 décembre, semblait vouée à l'échec, dès lors que les deux principaux pollueurs de la planète - Chine et Etats-Unis - jugeaient prématurée la conclusion d'un traité contraignant sur une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.

Le président américain vient de relancer, sinon les chances d'un accord, du moins la possibilité que ce sommet ne s'engage pas, d'entrée de jeu, sur une impasse. Non seulement Barack Obamaa finalement décidé d'y assister, le 9 décembre, alors que ce déplacement dans la capitale danoise n'était pas inscrit à son agenda jusqu'à présent, mais il n'y viendra pas les mains vides : pour la première fois, il s'est engagé sur un objectif chiffré.

Gestes trop modestes, ont immédiatement souligné et déploré les acteurs les plus ambitieux de ce chantier planétaire. De fait, le président américain ne passera à Copenhague qu'en lever de rideau, sur le chemin d'Oslo, où il ira, le lendemain, recevoir son prix Nobel de la paix ; à ce stade, il n'est pas prévu qu'il participe au sommet des chefs d'Etat, le 17 décembre. Quant aux engagements désormais affichés par les Etats-Unis, ils sont limités : une réduction des émissions de gaz de 17 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005 ne représente qu'une diminution de 4 % par rapport à 1990, compte tenu du laxisme énergétique des années Bush. On est loin de l'objectif de réduction de 20 % (par rapport à 1990) sur lequel l'Union européenne est prête à s'engager.

Il n'empêche : même à reculons et en dépit des réticences très vives de l'opinion américaine et du Congrès, M. Obama a rempli la condition sine qua non pour que la discussion s'engage à Copenhague - en l'occurrence, que les grands pays industrialisés y arrivent avec des engagements chiffrés, pour 2020 et tout autant pour 2030 (- 42 % d'émissions, selon M. Obama), qui paraît à beaucoup un horizon plus sérieux pour faire prendre un virage aussi décisif aux économies développées.

En outre, ajoutée à la diplomatie active de la France sur ce dossier, l'initiative américaine était jugée indispensable pour débloquer la position de la Chine : c'est chose faite, puisque Pékin vient, à son tour, d'annoncer ses objectifs chiffrés. Bref, il y a désormais matière à négocier. C'est un vrai progrès, même si cela ne garantit aucunement un succès immédiat.