TAXE CARBONE: SARKOZY voulait nous faire la poche et exonérer 93 % des émissions industrielles

Le Conseil Constitutionnel retoque la taxe Carbone

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Le Conseil constitutionnel a annulé mardi la taxe carbone, une mesure phare du projet de budget 2010 qui devait entrer en vigueur le 1er janvier, mais le gouvernement a aussitôt décidé de présenter un nouveau texte.

Le Conseil constitutionnel fait remarquer que le contribuable était fortement sollicité mais curieusement les principales industries polluantes en étaient exonérées créant ainsi une inégalité devant l'impôt.  


En étaient totalement exonérées "les émissions des centrales thermiques produisant de l'électricité, les émissions des 1.018 sites industriels les plus polluants" et "les émissions du transport aérien et celles du transport public routier de voyageurs", souligne le Conseil constitutionnel. "Ces exemptions auraient conduit à ce que 93 % des émissions d'origine industrielle, hors carburant, soient exonérées de contribution carbone", écrit-il 


Le Parti socialiste a estimé qu'il s'agissait d'un "revers majeur" pour Nicolas Sarkozy, qui s'était personnellement engagé.

Cette annulation "vient rappeler au président de la République qu'il ne suffit pas de faire des discours pour faire avancer la cause de l'environnement, qu'il ne suffit pas de nommer un impôt 'taxe carbone' pour qu'il soit écologique", a déclaré sa dirigeante, Martine Aubry.

Les juges constitutionnels ont considéré que l'importance des exemptions de contribution carbone étaient "contraires à l'objectif de lutte contre le réchauffement climatique" et créaient une "rupture d'égalité" devant l'impôt.

Ils ont validé, en revanche, la loi supprimant la taxe professionnelle, autre grand projet du président Nicolas Sarkozy.

Sur la taxe carbone, le Premier ministre, François Fillon a annoncé qu'un nouveau texte tenant "pleinement compte" des observations des "Sages" serait proposé dans le cadre de la loi de finances rectificative relative aux investissements d'avenir.

Celle-ci sera présentée au Conseil des ministres du 20 janvier, a-t-il précisé dans un communiqué.

François Fillon a souligné que la mise en place d'une contribution carbone était "une priorité du président de la République et du gouvernement".

"Cette contribution est nécessaire pour orienter les comportements des entreprises et des ménages en matière de consommation d'énergie et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il insisté.

Mais les juges constitutionnels, saisis le 22 décembre par les parlementaires socialistes, ont mis à mal le dispositif imaginé par le gouvernement.

TROP D'EXEMPTIONS

Selon eux, le texte prévoit trop d'exemptions, s'avère contraire à l'objectif affiché de lutte contre le réchauffement climatique et entraîne une inégalité des citoyens face à l'impôt.

"Moins de la moitié des émissions de gaz à effet de serre aurait été soumise à la contribution carbone" en raison de multiples exemptions, soulignent les sages du Palais Royal dans leur décision.

Ils notent que cette contribution devait porter essentiellement sur les carburants et les produits de chauffage, "qui ne sont que l'une des sources d'émission de dioxyde de carbone".

En étaient totalement exonérées "les émissions des centrales thermiques produisant de l'électricité, les émissions des 1.018 sites industriels les plus polluants" et "les émissions du transport aérien et celles du transport public routier de voyageurs", souligne le Conseil constitutionnel.

"Ces exemptions auraient conduit à ce que 93 % des émissions d'origine industrielle, hors carburant, soient exonérées de contribution carbone", écrit-il.

Le groupe socialiste de l'Assemblée nationale avait saisi le Conseil constitutionnel sur le projet de loi de finances pour 2010 adopté définitivement par le Parlement le 18 décembre, en particulier sur la taxe carbone.

Pour Martine Aubry, après l'échec du Sommet de Copenhague, "ce nouveau revers révèle la réalité de la politique du président de la République : beaucoup d'agitation mais peu de résultats".

Elle invite en conséquence le gouvernement a préparer un projet de taxe carbone "juste et efficace".

Source : Associated Press