VILLE DE FORT DE FRANCE : INTEGRALITE DU RAPPORT DE LA CHAMBRE REGIONALE DES COMPTES

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La situation financière de la Ville est préoccupante 

 

Synthèse générale Au terme du précédent contrôle de la Chambre, portant sur les années 1990 à 2000, il était apparu que les comptes de la ville de Fort-de-France ne respectaient pas toutes les règles de forme et de fond permettant une compréhension normale de ses opérations budgétaires et garantissant ainsi la sincérité de ses comptes. Malgré cette importante réserve, les comptes de la ville traduisaient cependant une situation financière particulièrement fragile ayant pour origine un excès de charges de 

fonctionnement (essentiellement les frais de personnel) qui venait restreindre toutes ses marges de manœuvre. 

Dix ans plus tard, malgré certaines améliorations, la situation financière de la 

ville comporte encore un certain nombre d’éléments éléments préoccupants.  


 

 

1 – La présentation formelle des comptes de l’ordonnateur (budget et compte 


administratif) présente toujours des lacunes et des défauts d’information. Or, en matière 


de transparence budgétaire et financière, l’absence de communication de certaines 


annexes aux documents budgétaires limite l’information des élus, des partenaires de la 
ville et des citoyens. De plus, quand les annexes sont fournies à l’appui de la comptabilité 
de l’ordonnateur, celles-ci doivent être exhaustives et en concordance avec le compte de 
gestion du receveur municipal. 
 
2 – Les comptes de la ville doivent traduire une image fidèle de l’ensemble des 
opérations budgétaires de la collectivité. Sur ce point, les documents budgétaires de 
prévision et d’exécution montrent encore un certain nombre de lacunes qui, sur certains 
points, peuvent à donner de la situation financière de la ville une image qui n’est pas 
strictement conforme à la réalité, et, de ce fait, peut conduire à une analyse faussée de sa 
situation. A ce titre, notamment, la non production de l’état de l’actif en justification des 
soldes des comptes d’immobilisations, l’absence ou la non passation régulière des 
écritures comptables relatives aux transferts réglementaires et la non constitution de 
provisions obligatoires pour des litiges et des contentieux clairement identifiés sont de 
nature à altérer la réalité de la situation financière. 
 
3 – La situation financière de la ville est toujours tendue, tant en termes 
budgétaires que de trésorerie. Si des progrès ont été accomplis dans la rationalisation 
des dépenses et la recherche de recettes fiscales directes, l’ensemble des ressources de 
fonctionnement a connu une moindre progression que les dépenses. En 2008 et 2009, cet 
effet de ciseaux  conduisait le budget de la ville dans une véritable impasse budgétaire. 
Les conséquences financières de la crise de 2009 ont alors obligé les responsables 
communaux à mettre en place un plan de réduction des charges. De ce fait, les comptes 
2010 et les perspectives pour 2011 se sont inscrits dans une tendance de retour à 
l’équilibre. A court et moyen terme, celui-ci demeure cependant conditionné à la 
réduction du coût des services (charges courantes hors dépenses de personnel) et, 
surtout, à la maîtrise de l’évolution de la masse salariale. Par ailleurs, la rigidité des 
dépenses ne s’est pas améliorée et la capacité de financement des investissements par des 
ressources propres est encore insuffisante.  
 
4 – Sans mésestimer les objectifs d’amélioration des services rendus à la population et le 
rôle d’amortisseur social des rémunérations versées par la ville, force est de constater 
que les charges de personnel continuent à constituer un poste de dépense très largement 
supérieur à celui des communes comparables. Cette charge supplémentaire obère les 
marges de manœuvre et la capacité de la ville à investir. S’inscrivant dans une démarche 
volontariste et afin d’inciter les agents les plus âgés à prendre leur retraite, un plan de 
cessation anticipée d’activité a été mis en œuvre à partir de 2002. Huit années plus tard, 
son bilan économique est contrasté. En effet, si le plan de départ a permis le départ 
anticipé d’environ 400 agents communaux, dans le même temps, la ville a continué à 
procéder à de nombreuses embauches et elle a amélioré les conditions statutaires de son 
personnel. Ainsi, une grande part de l’avantage budgétaire qui était attendu du plan a 
été employée pour permettre la rémunération des autres agents, toujours en activité, et 
pour financer ces nouvelles embauches, notamment liées à la politique de l’enfance et au 
renforcement de la sécurité urbaine. Ce transfert entre « inactifs et actifs » est donc 
resté sans effet majeur sur la masse salariale, qui a continué de croitre et représente 
63,3% des charges de fonctionne

 

 

VOIR L'INTEGRALITE DU RAPPORT DE LA CRC (cliquez lien ci-dessous)

rapport chambre r.comptes. 2004-2010