La France a violé les frontières définies par l'ONU



Aux yeux des Nations unies et de l'Union africaine, Mayotte appartient clairement aux Comores. Pour la France au contraire, le référendum de décembre 1974 justifie le maintien de l'île dans le giron de la République.

En 1974, lorsque la France, puissance coloniale, a organisé aux Comores un référendum d'autodétermination, seule Mayotte a voté majoritairement pour le maintien du lien avec la France, les autres îles de l'archipel (Anjouan, Mohéli, Grande Comore) se prononçant contre. Mayotte est une collectivité d'outre-mer depuis 1975, l'année où les Comores sont devenues Etat-membre de l'ONU.

Pour les Nations unies, "les résultats du référendum du 22 décembre 1974 devaient être considérés sur une base globale et non île par île", comme le réaffirme une résolution de l'Assemblée générale le 6 décembre 1994. L'ONU a insisté à de multiples reprises sur "l'unité nationale et l'intégrité territoriale" de l'archipel des Comores.

De même, dans une motion adoptée fin janvier dernier à Addis-Abeba, le comité exécutif de l'Union africaine a condamné l'organisation du référendum sur la départementalisation de dimanche. L'UA "exige l'arrêt immédiat de ce processus" et "réaffirme l'appartenance de l'île (...) à l'Union des Comores".

"Notre position, c'est que Mayotte est comorienne. Ce référendum est illégal et n'a pas lieu d'être", dénonce Ahmed Abdou, porte-parole du Collectif des associations et des amis des Comores (CAAC). "C'est une annexion d'un territoire".

Le CAAC a rédigé un mémorandum adressé notamment au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, au président tchèque de l'Union européenne, Vaclav Klaus, ainsi qu'à l'ensemble des parlementaires français.

"On leur demande d'intervenir auprès des autorités françaises pour faire en sorte qu'elles respectent la législation internationale en annulant le référendum de départementalisation de Mayotte (...) et en ouvrant des négociations, sous arbitrage international, avec les autorités comoriennes", précise Ahmed Abdou dans un entretien à l'Associated Press.

"L'ONU a défini les frontières et la France les viole", s'insurge aussi Pierre Caminade, membre de l'association Survie et auteur de "Comores-Mayotte: une histoire néo-coloniale" (Ed. Agone). Pour lui, le référendum organisé "est illégal, comme la présence française". "Le préalable, c'est que la France règle la situation auprès de l'ONU", dit-il à l'AP.

Pour la France, le référendum d'autodétermination organisé en décembre 1974, où Mayotte vote à près de 65% contre l'indépendance, confirmé par un second référendum en 1976, justifie le maintien de l'île au sein de la République.

Et même dans le cas où le "non" serait majoritaire lors du vote de dimanche, "il va de soi que les institutions actuelles seront maintenues et que votre place au sein de la République restera garantie", assure le ministère de l'Outre-mer, s'adressant aux Mahorais, dans un communiqué. AP

Source : Associated Press 

 

POUR EN SAVOIR PLUS :


ONU : la France accusée de vouloir s’approprier "l’île comorienne de Mayotte"


Linternationalmagazine.com, publié le 26/09/2008 

http://www.linternationalmagazine.com/article5493.html
 RÉSOLUTION ADOPTÉE PAR L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE de l'O.N.U.

[sans renvoi à une grande commission (A/49/L.38 et Add.1)]

Question de l'île comorienne de Mayotte

http://www.avocatcomores.com/pagesweb/revuepresse.php