La grande grève du 5 février 2009 avait mis en retrait le débat sur le devenir institutionnel et statutaire de la Martinique confirmé par les élus Martiniquais lors du Congrès du 18 décembre 2008. Les élus régionaux et départementaux ont en effet majoritairement choisi l'assemblée unique et le cadre juridique de l'article 74 de la Constitution française pour garantir « le développement cohérent et raisonné » de la Martinique qui passe notamment par la maîtrise du foncier, de l'emploi et de l'activité professionnelle.
Dans l'attente de la deuxième partie du Congrès qui définira l'organisation et les compétences de la nouvelle assemblée, un certain nombre de personnalités tels Hector Elisabeth, Raphaël Confiant, Louis Boutrin, David Dinal, William Rolle, Gerry L'Etang ou encore Daniel Boukman ont lancé un appel vers les Martiniquais pour rappeler « le rôle qu'ont joué les élus dans les négociations entre l'Etat, les socioprofessionnels, la grande distribution et le Collectif du 5 février 2009, sur la cherté de la vie, les surprofits faits par le patronat et l'augmentation de 200 euros de tous les bas salaires. »
Une bonne centaine de signataires de l'Appel 74 se sont donc réunis le 25 mars dernier à la FOL de Didier avec de nombreux militants anti-colonialistes, du MIM, du RDM et de la société civile pour créer le groupe Objectif 74. En précisant que l'initiative n'était ni parallèle ni concurrente du Collectif du 5 février dont le combat mené par ce dernier était très largement approuvé, le groupe Objectif 74 se donne pour mission d'organiser partout à travers la Martinique des débats et des rencontres citoyennes afin d'expliquer avec pédagogie l'urgence qu'il y a pour la Martinique d'aller progressivement vers la domiciliation d'un véritable « pouvoir martiniquais » seul capable, selon les intervenants, de proposer des solutions concrètes aux différents problèmes qui se posent à notre société.