Librairie Antillaise - Samedi 20 juin

Boutrin et Confiant en dédicace ce samedi

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La Librairie Antillaise accueillera ce samedi 20 juin, Louis Boutrin (La coulée de la Rivière Blanche - Editions Edilivre) et Raphaël Confiant (L'Hôtel du bon plaisir aux Editions Mercure de France).

Les deux auteurs seront en dédicace Samedi matin : L.A. Galléria - 10 h à 12 h 00 Samedi après-midi : L.A. Rond Point - 16 h à 18 h 00 

Le livre, une marque d'estime... en cette veille de fête des Pères ! 


La coulée de la Rivière Blanche

Roman

POST FACE

8 mai 1902 – 8 h 02. Saint-Pierre de la Martinique venait d’être soufflée par une explosion volcanique d’une rare puissance. De la Montagne Pelée, s’est élevée une nuée ardente qui déferla sur la ville et la rasa en quatre vingt dix secondes. Pas de magma, pas de lave, pas de flammes, mais un nuage de mort chargé de gaz incandescents particulièrement dévastateurs. A une vitesse vertigineuse, ce gigantesque panache nuageux dévala les flancs du volcan pour anéantir la cité créole. Des corps calcinés, mutilés. Des cadavres partout, brûlés, carbonisés. C’est l’apocalypse en ce jeudi de l’Ascension. Le ‘‘Petit Paris des Antilles’’ est complètement détruit et, au milieu des 30 000 victimes, un seul survivant : Louis Cyparis, ce prisonnier qui doit la vie sauve à l’épaisseur des murs de son cachot. Troisjours auparavant, une énorme coulée de boue avait  débordé de la Rivière Blanche, engloutissant l’usine Héring et tuant une trentaine de personnes. Elles furent les premières victimes de la montagne de feu.

 

8 mai 2002. Saint-Pierre commémore le Centenaire de cette catastrophe. Eva, une descendante de la famille Héring, accompagne son mari le professeur Ergella, un éminent scientifique invité au Colloque sur la volcanologie. Elle y rencontre Manuel, un guide de moyenne montagne. Pour se protéger des intempéries, ils trouveront refuge sur le toit de la Pelée qui sera le théâtre de leur fusion decœur, d’esprit et de corps.

 

Ce roman serait celui d’une banale histoire d’amour entre une femme blanche et un homme noir, s’il ne se déroulait  à Saint-Pierre, cité martyre où lepréjugé de race fut particulièrement marqué.

Après le discours sur la Race en Amérique, prononcé à Philadelphie par Barack Obama le 18 mars 2008, la question racialese pose-t-elle avec la même acuité aux Antilles françaises ? Un siècle plus tard, l’amour entre une békée et un petit fils d’esclave parviendra-t-il à triompher des conflits raciaux qui minent encore nos sociétés contemporaines ?


« L’Hôtel du Bon Plaisir » 

Le nouveau roman de l’écrivain martiniquais Raphaël Confiant est en librairie. Son titre : « L’Hôtel du Bon Plaisir ». Son éditeur : le Mercure de France. Ce texte raconte l’histoire d’une bâtisse du quartier des Terres-Sainvilles, à Fort-de-France, entre 1922 et 1955, bâtisse appartenant à trois vieilles filles békées et longtemps dénommé « Hôtel de la Charité Saint-François de Salles ».

Ces dernières, en rupture de couvent, décide de créer un havre pour les malheureux du quartier, manière pour elles de racheter les crimes commis par leur caste pendant les trois siècles d’esclavage.


   C’est l’occasion pour R. Confiant de nous brosser toute une galerie de portraits, ceux des locataires de cet immeuble de quatre étages surmonté d’une casemate où vivote un jeune nègre brillant, tombé fou à cause de « l’abus de livres » et qui pourtant récite de tête le « Cahier d’un retour au pays natal ». Chaque étage comporte deux appartements où vivent des personnages emblématiques de la société martiniquaise : le premier est occupé par Man Florine, marchande pistaches grillées et par Me Florimont, avocat mulâtre déchu ; le second par Romuald Beausivoir, « entrepreneur en travaux divers » etJean-André Laverrière, clarinettiste au « Petit Balcon », qui fut l’un des grands musiciens du Bal nègre de la rue Blomet à Paris aux côtés deStellio et de Léardée ; le troisième par Victorin Helvéticus,« laïc » c’est-à-dire instituteur dans le style IIIe République,persuadé d’avoir une mission, celle d’élever « la race nègre » àl’égal de celle des Blancs et ainsi de suite. Au dernier étage, on trouve unefamille indienne, les Andrassamy, enfuie de leur lointaine commune deBasse-Pointe, suite aux événements dits des « seize de Basse-Pointe ». Sans compter le dénommé Syrien, syndic de l’Hôtel du Bon Plaisir, et dans la rue d’en face, le Chinois Hoang-Ho, boutiquier énigmatique qui rêvasse sur une édition jaunie des pensées de Confucius.

   A travers 33 ans d’existence d’unbâtiment qui sera détruit par un incendie, R. Confiant nous donne à voir dequelle façon nous sommes intimement liés aux murs qui nous abritent, à quel point aussi ceux-ci savent recueillir nos rêves, nos chagrins ou nos peines.Fresque de la Martinique du milieu du XXe siècle, ce livre est aussi une méditation mélancolique sur le rapport entre les hommes et les choses.