La voie de la Responsabilité.
Ainsi donc, en ce 18 juin 2009 se tiendra l’acte 2 du Congrès des élus de Martinique. 18 juin, date d’un grand rendez-vous de l’Histoire.Tachons, à notre tour, d’entrer dans l’Histoire !
Dans un monde en pleine mutation, dans une société en perpétuel changement, au beau mitan d’une crise que l’on prétend durable, ayons le courage politique d’aborder sereinement ce rendez-vous avec nous-mêmes.
L’heure est aussi venue de faire le bilan d’une Départementalisation, arrivée à bout de souffle (A. Césaire) et qui sécrète sujétions, assistanat et dépendance.N’est-il pas paradoxal que certains soient encore attachés à ce système au moment où la France elle-même envisage des réformes institutionnelles de fond pour rompre avec cet avatar et affronter dérégulation, délocalisation et mondialisation ? N’est-t-il pas surprenant que d’autres qui, hier encore, stigmatisaient l’Art. 74, au motif que l’on ne peut réduire l’Autonomie à un article de la Constitution, déclarent aujourd’hui que notre bonheur se trouve dans un Art. 73.3 de cette même constitution et … nulle part ailleurs !
Que de zanzolage, que de brouillage, que d’imposture ! Paraît-il que c’est là le jeu normal du débat démocratique et qu’en dernier lieu, le peuple Martiniquais reconnaîtra les siens.
Mais, au-delà des gesticulations médiatiques, les vraies questions demeurent. Sommes-nous capables d’analyser sereinement les conditions de notre mal développement et de notre mal-être collectif ? Est-il possible aujourd’hui d’apporter des réponses crédibles à nos préoccupations quotidiennes sans remettre en cause notre ancrage dans la République française et l’Union Européenne ? En un mot, la Martinique peut-t-elle encore envisager son destin autrement que par la dilution dans un grand ensemble titulaire ?
Face à toutes ces interrogations mais aussi aux accélérations de l’histoire, il faut que nous soyons capables de réagir vite.
De nous adapter vite,
De créer vite les organes et les outils dont nous avons besoin pour conforter notre développement.
Car, pour s’adapter aux évolutions, aux mutations, aux ruptures et aux urgences des temps modernes, nous avons besoin de repenser notre relation avec la France.
Depuis des lustres, des générations entières de Martiniquais se sont déjà penchées sur le sujet. En filigrane de cette réflexion mais aussi des revendications sociales clamées au beau mitan du carême 2009, c’est la question des responsabilités et du pouvoir martiniquais qui se pose.
Depuis une décennie, le débat politique est sorti de son marronnage de bon aloi pour se construire autour de cette question institutionnelle. A cet effet, la contribution du Sénateur Claude Lise, président du Conseil Général, exprimée à travers le rapport Lise/Tamaya et remis au Premier Ministre Lionel Jospin le 24juin 1999, fut déterminante. Son implication aux côtés du Député Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil Régional, en faveur de l’article 74 de la constitution, mérite d’être soutenue. Le 18 décembre 2008, majoritairement, nos élus ont montré le chemin. Réunis en Congrès aujourd’hui, ils devraient préciser les organes et les compétences de cette Collectivité unique dotée d’une Assemblée unique dans le cadre de l’Art.74 de la Constitution. Ils auront notre soutien.
Oui, après avoir raté notre rendez vous avec la liberté digne, après être passé à travers les décolonisations de l’histoire, nous ne trahirons pas. Objectif 74 s’engage aux côtés élus de Martinique sur la voie de la Responsabilité.