Les Haïtiens boudent les Sénatoriales
Les responsables des élections ont déployé des bannières dans les rues et envoyé des milliers de SMS pour inviter les Haïtiens à participer au second tour de la sénatoriale, mais la plupart des électeurs de la capitale sont restés chez eux, indifférents.
Les résultats du scrutin ne sont pas attendus avant au moins une semaine. En renouvelant 11 sièges sur 30 au Sénat, le président René Préval espère venir à bout d'une majorité d'élus peu coopératifs, afin de faire passer des réformes économiques soutenues par les pays étrangers et d'amender la constitution, pour renforcer l'assise de ses successeurs. La participation a été extrêmement faible à Port-au-Prince, tandis qu'une personne a été tuée dans un affrontement entre partis rivaux dans la région de Grand Anse, dimanche après-midi, d'après le porte-parole de la police Frantz Lerebours. De nombreux Haïtiens redoutaient de se rendre aux urnes dans ces conditions, d'autant plus que le gouvernement en place n'a rien fait pour résorber la pauvreté. "Quand vous votez, vous croyez que quelque chose va changer. Mais nous n'avons pas vu de changement", souligne Marck Harris, un travailleur du textile père de huit enfants qui vit avec deux dollars par jour. Le président René Préval a refusé la semaine dernière de porter le salaire minimum journalier à 5 dollars 14 centimes. Un nouveau tour boudé par les électeurs pourrait embarrasser le gouvernement et renforcer les critiques des opposants, qui estiment que le pouvoir a trébuché sur le chemin de la démocratie. Au premier tour, le 19 avril, tenu avec un retard de 18 mois sur le calendrier prévu, la participation avait seulement été de 11%. Cette fois encore, les bureaux de vote étaient déserts à 16h (21H00 GMT), et les urnes transparentes ne contenaient souvent que les bulletins déposés par les scrutateurs eux-mêmes. La radio a rapporté que des urnes sont arrivées en retard à des bureaux où aucun électeur n'attendait de voter. Source : Associated Press