Sur le marché français depuis 1964, interdit en Suède et en Angleterre depuis 2004

Retrait du Di-Antalvic.

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Diantalvic, DiAlgirex, Propofan, des antalgiques bien familiers utilisés contre les douleurs modérées à sévères depuis 1964 en France.

Ces médicaments, qui font partie des antalgiques dit de "Niveau 2", sont couramment consommés aux Antilles. Mais, depuis 2004, le Diantalvic a été retiré en Suède et en Angleterre, en raison de ses effets ... mortels : 200 morts par an en Suède, 300 à 400 morts par an en Angleterre.

Curieusement, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afsaps) vient d'annoncer le retrait progressif du Di-Antalvic "afin de permettre aux professionnels de santé d'envisager la meilleure alternative antalgique pour leurs patients ". Il est vrai que depuis 5 ans, l'Afsaps n'a trouvé aucun médicament de substitution et que c'est sur la pression qu'elle a dû prendre sa décision. Quand les impératifs économiques priment sur la santé des citoyens, on arrive à de telles aberrations !

 

 

L'Agence du médicament annonce le 25 juin le retrait des médicaments contenant du dextropropoxyphène, comme le Di-Antalvic ®. Uniquement disponibles sur prescription, ces médicaments étaient jusqu'à présent utilisés en cas de douleursmodérées à sévères. Cette décision européenne devrait entrer en application progressivement, afin de laisser le temps aux prescripteurs de s'organiser.

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L'Agence européenne d'évaluation des médicaments (EMEA) a émis un avis défavorable au maintien sur le marché des médicaments avec du dextropropoxyphène (soit une trentaine de médicaments, dontle Di-Antalvic ®), considérant que "les preuves d'efficacité thérapeutique sont insuffisantes au regard du risque de décès, en cas de surdosage accidentel ou volontaire". Cette agence en a conclu" qu'aucune mesure complémentaire permettant de minimiser le risque ne pourrait être suffisante pour éviter les conséquences graves d'un surdosage".

Un avis que ne semble pas complètement partager l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) : selon elle, les médicaments contenant du dextropropoxyphène présentent "un profil de sécurité d'emploi satisfaisant dans des conditions normales d'utilisation". En Angleterre par exemple, 300 à 400 décès par an surviennent suite à une intoxication volontaire ou accidentelle. Mais l'Afssaps souligne qu'en France, les pratiques sont différentes dans le choix des médicaments en cas d'intoxication médicamenteuse volontaire (tentative de suicide), mais aussi dans le mode de conditionnement de ces produits et leurs conditions de délivrance. Autant de particularités qui minimiseraient le risque de surdosage accidentel.

Néanmoins, le risque d'intoxication est bien réel, donc si la Commission européenne entérine, comme c'est probable, l'avis défavorable de l'EMEA, l'Afssaps devra procéder au retrait progressif de ce médicament. En conséquence, l'Afssaps recommande dès maintenant aux professionnels de santé "de ne plus prescrire de médicaments contenant du DXP à de nouveaux patients".

En ce qui concerne les personnes prenant ce médicament, pas de panique ! Vous êtes simplement "invités à contacter votre médecin, sans urgence, par exemple dans le cadre du renouvellement de votre ordonnance, afin que votre traitement soit reconsidéré".

Par ailleurs, l'Afssaps met en place un groupe d'experts qui va revoir les recommandations actuelles afin d'adapter la lutte contre la douleur à ce retrait.

Source: Retrait progressif de l'association dextropropoxyphène / paracétamol, communiqué de l'Assaps, 25 juin 2009