Etats Généraux de l'Outre-Mer en Martinique

"Le statu quo n'est plus possible" aux Antilles, 

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Déclaration de Nicolas Sarkozy jeudi à son arrivée en Martinique, évoquée à nouveau avant la présentation des rapports sur les Etats généraux :

«La question du statut de la Martinique est trop importante pour être un enjeu partisan. Il faut que l'on change les choses. Le statu quo n'est pas possible ! Mais c'est ensemble que nous ferons bouger les choses, sans renoncer aux valeurs de la Républiqueet aux principes démocratiques. Nous avons un défi qui est de réussir. Et pour réussir, il faut tout le monde»


FORT-DE-FRANCE,Martinique (Reuters) - Le président français a entamé à Fort-de-France une visite de deux jours enMartinique et en Guadeloupe par un hommage de la nation aux "dissidents", ces Antillais qui choisirent de rejoindre la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.

"Bien sûr, il y a des difficultés depuis très longtemps. Il faut trouver une solution, apaiser les choses et apporter une réponse à la fois à la demande d'égalité et d'identité", a dit le chef de l'Etat à la presse, à l'issue de la cérémonie.

"Je vais m'y consacrer pendant ces deux jours. Je vais rencontrer beaucoup de gens, écouter, faire des propositions, on prendra des décisions au mois d'octobre. En tout cas, je suis persuadé que le statu quo n'est pas possible", a-t-il souligné.

Un conseil interministériel tirera cet automne les conclusions des états généraux de l'Outre-mer lancés en avril. Nicolas Sarkozy participera aux débats lors detables-rondes organisées jeudi et vendredi dans chacune des deux îles.

"On ne peut pas gérer un département au coeur de la Caraïbe comme un département de la métropole, c'est une évidence", a insisté Nicolas Sarkozy. "Et en même temps, il y a les principes républicains qu'il faut respecter".

En rendant hommage aux "dissidents", le chef de l'Etat a dit vouloir honorer "une page injustement oubliée de notre Histoire nationale".

"Aujourd'hui,nous réparons une injustice", a-t-il dit avant de décorer 14 anciens combattants devant des militaires et un demi-millier de personnes venues l'applaudir.

"DESTIN COMMUN"

"A l'heure où certains ont pu douter, dans un contexte de crise, de la force du lien qui nous unit, j'ai voulu rappeler ce que pouvait avoir de concret le faitde vivre un destin commun", a dit le président.

"Notre histoire est partagée, nos sangs sont mêlés. C'est un ciment que nul ne pourra jamais briser", a-t-il souligné.

Nicolas Sarkozy était accompagné de son nouveau ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et de la secrétaire d'État à l'Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, Guadeloupéenne d'origine et fille de la sénatrice UMP Lucette Michaux-Chevry.

Pour son premier voyage de secrétaire d'Etat, cette dernière a dit avoir ressenti "beaucoup d'émotion" durant la cérémonie au monument aux morts.

"C'est une reconnaissance de ce que les Antillais apportent à la grande nation qu'est la France. J'étais très fière et très émue", a-t-elle dit à la presse.

Sa priorité pour les Antilles est de "faire aboutir les réflexions des états généraux pour faire en sorte que l'activité redémarre et que l'activité reprenne".

Une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Elie Domota, le leader du collectif LKP à l'origine du mouvement social parti le 20 janvier de Guadeloupe, est très improbable.

Le LKP refuse de participer aux états généraux et c'est dans ce cadre que l'Elysée dit l'avoir invité, en tant que représentant syndical.

"Je parlerai avec tous ceux qui veulent me parler", a dit Nicolas Sarkozy à Fort-de-France.

Elizabeth Pineau,