CUBA - 26 juillet 1953 . . . 26 octobre 1953

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Fidel Castro : "... L'Histoire m'acquittera !

En cette année du cinquantième anniversaire du triomphe de la Révolution cubaine, il est bon de se souvenir aussi du 26 juillet 1953 et des semaines qui suivirent.

Arrêté après l'attaque de la caserne Moncada, Fidel Castro, âgé seulement de 26 ans, transforma le tribunal chargé de le condamner en une plaidoirie pour la révolution qu'il termine par «condamnez-moi, peu importe; l'Histoire m'acquittera».


Si l'assaut de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba, fût un échec «militaire» ce fût lors du procès de Fidel Castro, quelques semaines après, un succès politique. Batista et ses séides ne s'y attendaient pas, sinon comme des dizaines de jeunes ayant participé à l'assaut de cette garnison, Fidel agé de 26 ans, sans jugement, aurait été fusillé... En effet, le 16 octobre 1953, devant le tribunal chargé de le condamner, tribunal siégeant dans une chambre de l'Hôpital municipal de Santiago, Fidel, dans sa plaidoirie et en bon avocat révolutionnaire fit, non seulement le procès de la dictature de Batista, mais aussi celui du régime politico-économique qui depuis le début du XXéme siècle asservissait, sous une forme coloniale made in USA, la nation cubaine et son peuple.

Il était l'accusé: il devient l'accusateur. Dans sa plaidoirie, qu'il termine par «condamnez-moi, peu importe; l'Histoire m'acquittera», il dénonce avec vigueur: l'Amendement Platt et ses conséquences sur tous les secteurs de la vie à Cuba, la violence, la corruption du régime, l'immixtion constante de l'impérialisme yankee, la lâcheté de la grande bourgeoisie cubaine, la misère de la population particulièrement des paysans et des ouvriers agricoles...

Mais surtout, Fidel Castro énonce avec précision les grandes réformes nécessaires qui seront appliquées dés 1959: Réforme Agraire, Réforme de l'Enseignement avec un plan d'alphabétisation, politique du logement, de la santé publique, nationalisations des entre prises étrangères, industrialisation, politique d'indépendance nationale, solidarité avec les peuples d'Amérique latine...

Sa plaidoirie se transforme en un manifeste révolutionnaire qui deviendra quelques mois après celui du Mouvement du 26 juillet. Diffusée largement dans la clandestinité, il sou lève d'abord dans les milieux intellectuels et universitaires, puis dans l'ensemble du pays, particulièrement dans la jeunesse, un enthousiasme préfigurant la lutte victorieuse partie en 1956 de la Sierra Maestra pour triompher en début janvier 1959 à La Havane.

Si aujourd'hui Cuba, malgré toutes les difficultés économiques, les machinations de la CIA, bénéficie du soutien, non seulement de nombreux peuples, mais aussi de gouvernements latino-américains, c'est bien grâce aux suites de cette plaidoirie nommée «l'Histoire m'acquittera».