Besancenot en perte de vitesse.

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La CGT, la CFDT et FO ont boycotté l’université d’été du parti anticapitaliste.

L’ambiance reste bien tendue entre le NPA et les grandes organisations syndicales. A Port-Leucate, où la formation d’Olivier Besancenot organise, de dimanche à mercredi, sa deuxième université d’été, ni la CFDT, ni Force ouvrière (FO), ni la CGT, ne seront présents pour débattre avec les militants anticapitalistes

Seuls la FSU et Solidaires ont accepté de venirdans l’Aude pour discuter avec le NPA dans un débat qui devait s’intituler audépart «Quelles stratégies pour les luttes ? Quelle rentréesociale ?».

Cause du refus : le «non- respect del’indépendance syndicale» par le NPA. «Nous avons remarqué une volontéde leur part de se substituer aux syndicats, déclare Alain Guinot à Libération.On n’a donc pas trouvé opportun d’aller dans une université d’été où,précisément, dans l’intitulé même du débat proposé, il est entretenu laconfusion des genres». Le secrétaire chargé des relations extérieures à laCGT a justifié le refus de son syndicat dans une lettre adressée au NPA le 10juillet. Par ailleurs, dans la version finale du programme, l’intitulé du débata été réduit à «Quelle rentrée sociale ?». Exit donc la premièrequestion qui gênait le syndicat de Bernard Thibault.

«La CGT fait une grosse bêtise, assurePierre-François Grond, membre du comité politique national du NPA. «La CGTne rechigne pourtant pas à aller discuter avec le patronat ou le gouvernement»,poursuit-il. «C’est dommage de se tirer dans les pattes, ajoute Leila Chaibi auNPA. C’est pas vraiment le moment de le faire. Surtout que sur le terrain onbosseensemble.»

Depuis les mobilisations sociales du printemps, lesrelations entre les trois grands syndicats et l’extrême-gauche, en particulierle NPA, sont plus que difficiles. En mars, le secrétaire général de la CFDT,François Chérèque, avait commencé par critiquer ces «militants NPA qui fontle tour des entreprises en difficulté». «Ca fait un peu rapace»,avait-il lancé. Fin avril, FO et la CGT avaient continué dans la défense de leurboutique syndicale, sous les critiques du NPA qui appelait alors à la grèvegénérale. Le patron de la CGT, Bernard Thibault, avait dénoncé le mélange desgenres : «Quand des partis veulent penser à la place del’intersyndicale et nous dire ce que nous devrions faire, ils se trompent demission».

«Le NPA, ce n’est pas le PCF d’il y a 30 ans ! Onn’est pas la courroi de transmission de la CGT», défend Grond. Car chez lesanticapitalistes et trotskistes, on n’accepte pas ce «partage des rôles»entre partis et syndicats, défendant son action dans les mobilisationssociales. «Ce n’est pas parce qu’on est un parti qu’on doit se mettre desoeillères ! assumeLeila Chaibi. Et puis c’est pas avec une grève tous lestrois mois qu’on va mettre la pression sur le gouvernement.»

Rejetant les accusations «d’ostracisme», la CGT demandeau NPA de «prendre en cause la réalité du syndicalisme» et les «diversitésd’opinions des syndiqués» pour renouer le dialogue. «Nous avons déjà participéaux universités d’été sous la LCR, précise Alain Guinot. Mais depuis lanaissance du NPA, on fait un constat : au lieu de nous aider, c’est unélément perturbant».