Le Conseil Régional table sur la création de 10 000 emplois d'ici 2015.
Le solaire photovoltaïque est en phase de décollage en Languedoc-Roussillon. Après avoir favorisé la création de 2 000 emplois en trois ans, cette industrie affiche une exceptionnelle capacité d'embauches pour les années à venir alors que l'on assiste depuis 2008 à un tassement des créations d'emplois dans le bâtiment (16 000 créationsdepuis 2001) et le commerce (9 000 depuis 2001). Seul le noyau durinnovant des NTIC (nouvelles technologies) centré sur Montpellier (4 000 emplois) affiche un potentiel comparable.
La montée en puissance du photovoltaïque va s'amplifier avec le développement rapide de petites sociétés spécialisées dans la conception des projets et leur installation. C'est le cas, par exemple, d'AE 3000, entreprise créée en 2008 à Perpignan, et qui envisage d'employer trente personnes en septembre prochain (contre 4 un an plus tôt). Elle prévoit de faire passer son chiffre d'affaires de 7,5 millions d'euros (en 2009) à 27 millions en 2010. «Nous avons en portefeuilles 22 millions d'euros de contrats. 200 hectares de centrale au sol attendent le feu vert de différentes chambres d'agriculture» explique Jérôme Galban, son PDG. Cette compagnie, filiale du groupe espagnol AE 3000, vient de signer un contrat pour équiper les deux premières tranches des toits de ferme de l'Ariège. "Un revenu de complément très important, vital parfois". La chambre d'agriculture, qui a monté le projet, a convaincu vingt et un exploitants (couvrant 8 000 mètres carrés de toits, 6 000 mètres carrés de photovoltaïque et 880 kilowatts), avant de lancer une seconde tranche (portant sur 8 000 mètres carrés et ayant une capacité de 1 mégawatts) et de prévoir une troisième tranche. «Pour un agriculteur qui veut aujourd'hui dédier dix hectares à une ferme photovoltaïque, cela représente une enveloppe moyenne de 15 000 euros par an. Il s'agit d'un revenu de complément très important, vital parfois», évalue Yves Pietrasanta, vice-président du conseil régional, qui recense cette année plus de 2 500 dossiers de demandes «agricoles» de subventions et qui annonce pour 2015 la création de 10 000 emplois régionaux pour l'isolation des bâtiments et le photovoltaïque. À Cournonsec, dans l'Hérault, Aelhios vise les petits toits des villas de particuliers. Créée en 2007 par Philippe Brière et Luc Chancelier, la société revendique 500 chantiers bouclés, emploie 120 personnes engagées en moins de vingt mois (dont soixante dédiées à l'installation). «Nous allons embaucher une centaine de personnes d'ici à 2010. Et le meilleur est à venir avec la récente prise de conscience du chef de l'État. Nous attendons une campagne de promotion sur le photovoltaïque afin de développer la demande des particuliers», explique Luc Chancelier, président d'Aelhios. «Alors que le thermique est en baisse, le photovoltaïque connaît cette année une véritable explosion avec 250 mégawatts installés contre 105 en 2008. Pour l'instant, le photovoltaïque crée des emplois dans le montage des projets, l'installation et la maintenance. Mais nous avons vocation aussi à développer l'emploi dans le domaine industriel avec l'installation de chaînes de fabrication», estime Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l'Ademe, qui promet pour 2012 la création de 12 000 emplois dans le seul secteur du photovoltaïque. Une projection qui ne tenait pas compte de l'engagement de Nicolas Sarkozy en faveur des énergies renouvelables. Source : Le Figaro