"Ça va secouer", avait-il prévenu jeudi soir, à destination de sa majorité. François Fillon a tenu parole.
Certes, le sujet ne passionne pas du tout les Français mais le Premier ministre sait bien que ces annonces vont faire beaucoup jaser les élus. "Le mode de scrutin qui vous est proposé pour la désignation des conseillers territoriaux favorisera leur positionnement: notre choix est en effet celui de l'élection dans le cadre du canton, donc au scrutin majoritaire à un tour, qui garantit l'ancrage territorial et la proximité des élus avec la population", a déclaré le Premier ministre en clôture des Journées parlementaires UMP.
Parallèlement, a-t-il souligné, "nous ne pouvions pas effacer les acquis du scrutin proportionnel qui favorise la parité et la représentation des différentes sensibilités politiques". "C'est pourquoi nous proposons un scrutin mixte, majoritaire pour l'essentiel, doublé d'une dose de proportionnelle", a également confirmé François Fillon.
La réforme des collectivités devrait permettre de "passer de 6.000 à environ 3.000 élus".
"Entre nous, il n'y a donc pas de contre-pouvoirs""
Cette réforme de la décentralisation, m'a-t-on dit ici ou là, risque de venir percuter la campagne des élections régionales... Il ne faut pas craindre un débat de fond", a-t-il insisté. "J'en suis conscient : localement, cela constituera un choc que nous allons devoir assumer. Mais nous aurons les Français avec nous", a-t-il encore affirmé.Pas sûr toutefois que l'opinion parvienne à comprendre quelque chose à cette modification des modes de scrutin territoriaux.
Sur cette réforme des collectivités, comme sur tous les autres dossiers d'ailleurs, François Fillon a demandé à sa majorité de la concertation...et de la solidarité.
Avec une pique en direction du bouillonnant Jean-François Copé. "Pour moi, il n'y a pas le Gouvernement d'un côté et la majorité parlementaire de l'autre. Dans notre Ve République, il ne peut y avoir l'exécutif et le législatif qui tirent à hue et à dia. Pas plus qu'il ne peut y avoir l'Etat d'un côté et les collectivités locales de l'autre, chacun se défiant ou s'ignorant." Et d'ajouter en forme de conclusion on ne peut plus claire : "entre nous, il n'y a donc pas de contre-pouvoirs !". Mais le président du groupe UMP semble fait semblant de ne pas entendre ces tacles : "personne ne peut reprocher aux parlementaires d'apporter leur pierre au débat".
Source : TF1.