REUNION : Paul VERGES favorable à l'Assemblée Unique

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Un pas vers l'Autonomie de la Réunion ?


 
Surfant sur la victoire de la gauche le week-end dernier, le président de la Région estime que l’opinion publique est mûre pour entériner une évolution institutionnelle. La question du statut des Dom sera évoquée, début novembre, à Paris.


En Martinique, l'image de Paul VERGES est étroitement liée à  la Convention du Morne Rouge (16 au 18 août 1971), où le représentant du Parti Communiste Réunionnais avait lu la déclaration finale réclamant l'Autonomie pour les 4 D.O.M. 

 

“J’étais favorable à l’assemblée unique dans les années 80. Je le suis à nouveau aujourd’hui. Si l’on veut porter un nouveau projet de développement économique, bâtir une autre société, nous ne devons plus avoir peur de nous doter de nouvelles instances”. Alors qu’il refusait il y a tout juste une semaine de se prononcer clairement en faveur d’une évolution statutaire de l’île, Paul Vergès a fini par lever hier toute ambiguïté sur sa position. La mise au point institutionnelle du président de la Région ne surprendra personne, le leader historique du PCR n’ayant jamais caché ses velléités autonomistes. Paul Vergès le redit : ce n’est pas lui qui a changé, mais l’opinion et le contexte dans lequel celle-ci évolue aujourd’hui. “La masse réfléchit, mûrit, sa réflexion progresse. Nous devons désormais faire preuve de pédagogie sur ce sujet afin que l’on sorte des fantasmes.” Sur le fond, le chef de file de la majorité régionale fait valoir quelques arguments. Il rappelle que la question d’une réorganisation administrative s’est invitée au coeur des débats à l’échelle nationale avec les préconisations de la commission Balladur. Il souligne aussi que le président de la République s’apprête à ouvrir en Martinique et en Guyane le chantier institutionnel.

“L’union donne toujours des résultats”

Localement, Paul Vergès reconnaît néanmoins que la procédure sera plus complexe à mettre en oeuvre, la classe politique ayant opté pour le principe de l’assimilation législative lors de la révision de la Constitution en mars 2003. Conséquence, si la Réunion devait emprunter demain une autre voie statutaire, il faudrait de nouveau réunir les parlementaires en Congrès à Versailles afin... de réviser la Constitution. La route est donc forcément longue, mais la piste n’a jamais été aussi dégagée selon Paul Vergès. Surfant sur les succès électoraux décrochés par la gauche dimanche dernier, le président de la Région voit dans ces cantonales et municipales partielles de véritables raisons d’espérer. “En dépit de la différence des scrutins, la stratégie de rassemblement a payé. Il faut amener les Réunionnais à dépasser leurs simples divergences. L’union donne toujours des résultats dès lors que l’on se met d’accord sur un projet, un contenu programmatique.” A peine déguisé, l’avertissement s’adresse cette fois au gouvernement. A quatre semaines du prochain conseil interministériel consacré à l’Outre-mer, Paul Vergès veut pousser les pions à son avantage. Il espère que l’Elysée intégrera dans son projet de relance la plateforme de développement élaborée conjointement par le Département et la Région. Le président de la collectivité l’a répété la semaine dernière en conférence de presse : il attend de ce rendez-vous de novembre des décisions aussi importantes que celles prises en 1848 ou en 1946. Rien que ça...

Florent Corée