L'impôt LETCHIMY Si elle venait à être appliquée, cette nouvelle taxe entraînerait une augmentation du coût de la vie, un accroissement de l’endettement des ménages et une aggravation des difficultés actuelles des entreprises martiniquaises. Même son de cloche du côté de la Guadeloupe : les maires concernés, Henry Bangou (Pointe-à-Pitre – PPDG), (Basse Terre – UMP), ont pris leur distance avec cette proposition d’amendement. Quant à Victorin Lurel, le Député et Président du Conseil Régional, il s’y est farouchement opposé rappelant au passage que « …certes, ces charges existent, mais que la législation les a déjà pris en compte au travers de dispositifs relativement nombreux : la distribution de l’octroi de mer, avec une majoration en fonction de l’importance de la population ; la DGF, avec une dotation ville centre, même si elle n’est pas abondée ; le FRDE, fonds régional pour le développement et l’emploi. ». On pensait donc, face à cette hostilité quasi unanime, que cet amendement serait définitivement retiré. C’était mal connaître les moyens d’action des snippers de service ! C’est en effet, à Christiane Taubira, députée Walwari – Guyane, qu’il a été demandé, le 7 janvier 2007, de représenter un nouvel amendement qui concerne exclusivement Cayenne et Fort de France. Dansson exposé, la députée guyanaise a levé le voile sur ce que l’on savait déjà :« Je me dois donc de respecter ma parole envers les maires de Cayenne et de Fort-de-France, mais, en même temps,de tenir le plus grand compte de ce qu’ont exprimé ici plusieurs parlementaires, en particulier les présidents d’exécutif régional ».Un spectacle tout à fait surréaliste où la députée guyanaise vole au secours du maire de la Ville Capitale avec, semble-t-il, l’approbation – pour ne pas dire la complicité – du Ministre de l’Outre-mer (voir quotidien F.A. Guadeloupe du11 Janvier 2007). Stupéfaits de cette intrusion dans « leurs affaires »les députés martiniquais sont montés au perchoir. Alfred Marie-Jeanne d’abord,avec sa verve habituelle : « Monsieur le Ministre, de grâce, faites retirer ces amendements qui n’honorent ni la démocratie,ni le travail parlementaire, ni le gouvernement ». Philippe Edmond-Mariette ensuite, pour faire remarquer qu’il était directement concerné puisque Fort de France est l’une des deux villes de sa circonscription. Sentant que la mission devenait de plus en plus impossible et que la situation tournait au vinaigre, le Ministre de l’Outre Mer a proposé la paix des braves sous forme d’une déclaration de sortie de crise : « …personne ne peut nier que le problème existe. Je propose par conséquent d’organiser une table ronde au ministère de l’outre-mer, rue Oudinot, dans les quinze jours, selon des modalités que nous définirons ensemble. Je souhaite naturellement que les grands élus – présidents de région, présidents de département, parlementaires et maires – puissent se rendre à cette invitation, de sorte que, sans apriori et en mettant à plat l’ensemble du dispositif, nous puissions envisager de manière équilibrée la bonne méthode, les bons objectifs et le calendrier ». Coup de théâtre ! En guise de table ronde et d’une concertation prévue le 20 février 2007, le Ministre de l’Outre mer a renvoyé, sine die, l’examen de cette mesure. Louis BOUTRIN |