U.S.A. : Premier test politique pour OBAMA

obamacongres1.jpgLa réforme du système de santé

Accompagné de son conseiller politique David Axelrod, le chef de l'exécutif américain s'est rendu en fin de matinée au siège du Congrès -fait rare pour un président- afin d'y plaider une dernière fois la cause de sa réforme, priorité numéro un de son programme de politique intérieure, et de lancer un appel personnel à tous les députés du groupe démocrate. 


 

Face à l'opposition unanime des 177 représentants républicains, les démocrates devaient en effet compter sur 218 des 258 voix de leur camp à la Chambre pour permettre l'adoption de cette réforme majeure, souhaitée par le camp progressiste depuis plus d'un demi-siècle.

C'est essentiellement pour réduire le nombre des défections que Barack Obama s'est entretenu à huis clos une heure durant avec des parlementaires. Selon un responsable de la Maison Blanche, il leur a répété les bienfaits économiques et sociaux de cette réforme, tout en leur confiant vouloir signer la future loi d'ici la fin de cette année.

Plus tard dans la journée, Barack Obama a lancé un appel public depuis la roseraie de la Maison Blanche. "Ce qui est à notre portée maintenant, c'est une chance d'empêcher un avenir où chaque jour, 14.000 Américains continuent à perdre leur assurance-santé, et chaque année, 18.000 Américains meurent parce qu'ils n'en ont pas", a-t-il déclaré.

Peu après le départ du Capitole de Barack Obama, le projet de réforme avait franchi un premier obstacle à la Chambre des représentants, les parlementaires approuvant par 242 voix contre 192 une mesure posant les termes du débat. Quinze démocrates se sont joints aux 177 républicains pour tenter de bloquer le débat.

"Un statu quo n'est ni acceptable ni soutenable. La réforme du système de santé bénéficierait à tous", a souligné la démocrate Allyson Schwartz, élue de Pennsylvanie, alors que s'ouvrait le débat à la Chambre.

Le camp républicain s'employait quant à lui à retarder les échanges en se livrant à une guérilla de procédure. "Les Américains doivent comprendre que ce qui est en jeu, c'est une prise de contrôle gouvernementale du système de santé", a lancé le républicain Paul Brown, représentant deGéorgie.

Ce vote très attendu n'a pu se tenir qu'après la levée d'un dernier obstacle lié à la question de l'avortement. Un groupe de représentants démocrates "pro-life" menaçait de ne pas voter en faveur du texte en raison d'une disposition prévoyant d'inclure l'interruption volontaire de grossesse dans l'un des régimes de couverture santé qui sera proposé par l'Etat fédéral.

Tard vendredi soir, lors d'une réunion présidée par Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre, un compromis de dernière minute a été trouvé avec ces démocrates anti-avortement. Ils auront la possibilité, lors du débat en séance plénière, de soumettre au vote un amendement introduisant de nouvelles restrictions aux conditions de prise en charge de l'IVG.

Quel que soit le sort réservé à cet amendement, les députés récalcitrants -menés par les représentants Bart Stupak et Brad Ellsworth- se sont engagés à regagner les rangs démocrates lors du vote final samedi, afin d'assurer la majorité nécessaire face à l'opposition unanime des représentants républicains.

Après des mois de lobbying de la Maison Blanche et de tractations parlementaires, la dernière version du projet de réforme prévoit d'étendre la couverture santé à 96% des Américains, soit 36 millions d'individus supplémentaires. Il interdirait aux compagnies d'assurance de refuser une couverture sur la base des antécédents de santé d'un client et oblige également les employeurs à proposer une couverture-santé à leurs salariés. Aujourd'hui, quelque 50 millions d'Américains ne possèdent pas d'assurance-maladie. Le coût pour l'Etat de cette réforme du système de santé est évalué à 1.200 milliards de dollars sur 10 ans.

Source : Associated Press