Voilà une révélation qui ne contribuera pas à vaincre les nombreuses réticences constatées après le lancement de la campagne nationale de vaccination :
"Un cas «probable» de syndrome Guillain-Barré, une maladie rare du système nerveux périphérique, a été signalé mardi en France après une vaccination contre la grippe H1N1. Cette information, révélée par l'Agence de presse médicale, a été confirmée hier au Figaro par l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et par le laboratoire GSK".
Source : Le Figaro
Une jeune femme, professionnelle de santé, souffre d'un syndrome de Guillain-Barré, une affection neurologique touchant les nerfs périphériques, apparue six jours après avoir reçu une injection de Pandemrix, le vaccin contre le virus de la grippe H1N1 de la firme GlaxoSmithKline (GSK). La jeune femme ne présente que des symptômes bénins (fourmillements, pertes de sensibilité), sans paralysie ni troubles moteurs. Cette information, révélée par l'Agence de presse médicale, a été confirmée hier au Figaro par l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et par le laboratoire GSK. Pour l'instant, les autorités sanitaires ne peuvent affirmer qu'il s'agit à coup sûr d'une complication liée au vaccin, d'autant que, habituellement, ces syndromes surviennent entre deux et six semaines après une infection ou une vaccination. Des examens complémentaires sont en cours pour valider cette hypothèse. À ce jour, le vaccin Pandemrix aurait été administré à environ six millions de personnes dans le monde, selon GSK, sans que d'autres cas de troubles neurologiques n'aient été recensés. L'annonce de ce cas suspect tombe on ne peut plus mal, puisqu'il coïncide avec le début de la campagne de vaccination pour toute la population. Pourtant, si l'on en croit les experts, le risque de souffrir d'un syndrome de Guillain-Barré est plus élevé en cas d'infection grippale que suite à une vaccination. Les opposants à la vaccination ont rapidement agité le risque de Guillain-Barré pour justifier leur position. Ce syndrome est une « polyradiculonévrite démyélinisante aiguë », c'est-à-dire une atteinte d'origine immunitaire des nerfs périphériques qui se traduit en général par une paralysie rapide des membres inférieurs puis remonte vers le haut du corps, pouvant atteindre les muscles respiratoires et les nerfs crâniens. Parfois, le syndrome reste minime, comme dans le cas présent, avec de simples troubles de la sensibilité. C'est une maladie potentiellement grave : 10 % des patients gardent des séquelles motrices et 5 % décèdent. La grande majorité récupère complètement toutes leurs fonctions. Il s'agit d'une maladie relativement rare, avec chaque année en France entre 1 700 et 1 800 cas. Surveillance active La survenue d'un syndrome de Guillain-Barré est précédée dans 60 à 70 % des cas d'une infection aiguë virale ou bactérienne, des voies respiratoires ou gastro-intestinales. La grippe est considérée comme un facteur de risque possible. Plusieurs études ont ainsi mis en évidence une association entre un antécédent de grippe dans les semaines précédant les troubles. Ainsi, en 2006, une première enquête britannique a montré, sur la période allant de 1993 à 2002, que le nombre d'hospitalisations pour Guillain-Barré augmentait avec le nombre de cas de grippe confirmés. En France, une étude réalisée à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) a confirmé le rôle joué par la grippe. Quel est le risque de souffrir d'un tel syndrome après vaccination ? Cette complication a été évoquée pour la première fois en 1976 aux États-Unis : plus de 500 cas de Guillain-Barré avaient été observés suite à la vaccination de 45 millions de personnes contre un nouveau virus grippal. Depuis, plus d'une douzaine d'études ont été conduites pour évaluer le risque postvaccinal. La plupart d'entre elles n'ont pas trouvé d'excès de risque lié aux vaccins, à l'exception de trois d'entre elles, mettant en évidence un risque multiplié de 1,4 à 3 après vaccination. La grippe elle-même augmenterait plus le risque de Guillain-Barré que le vaccin, même si les études portent sur de petits effectifs. Pour l'instant aucun autre cas de syndrome de Guillain-Barré éventuellement lié à la vaccination contre le H1N1 n'a été recensé dans le monde. Une surveillance active des effets indésirables a été lancée en France en même temps que le vaccin.