Des militants de Greenpeace ont perturbé les travaux de l'Assemblée nationale, le jour d'un débat sur le changement climatique dans l'optique de la conférence internationale de Copenhague.
Source : Reuters
Ces incidents ont été suivis d'une alerte à la bombe qui a provoqué l'évacuation d'une partie de l'Assemblée. Les travaux ont repris deux heures plus tard, vers 19h00 (18h00 GMT). Aucun élément ne permettait dans l'immédiat de lier l'alerte à la bombe aux actions de l'organisation environnementale. Une dizaine de militants désireux de sensibiliser les élus, Nicolas Sarkozy en tête, aux questions climatiques se sont d'abord brièvement hissés sur le toit de l'Assemblée. Une jeune femme a ensuite réussi à descendre dans l'hémicycle pendant la séance à l'aide d'une corde, tandis que plusieurs personnes tentaient de déployer une banderole depuis la tribune du public, avant d'être évacués. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, a annoncé qu'il porterait plainte pour chacun des deux incidents. Pour monter sur le toit de l'Assemblée, les militants vêtus de combinaisons blanches ou rouges ont utilisé une grande échelle de pompiers. Rapidement interceptés par les forces de l'ordre toujours très présentes aux abords du bâtiment, les manifestants ont été évacués dans des fourgons de police exceptionnellement entrés dans la cour d'honneur de l'Assemblée. Dans les rues voisines, des militants écologistes ont brandi des banderoles jaunes sur lesquelles on pouvait lire un message adressé à Nicolas Sarkozy : "Aux actes, M. le président". Le chef de l'Etat doit participer les 15 et 16 décembre à la conférence de Copenhague sur le climat. Le sujet a fait l'objet d'une déclaration du gouvernement et d'un débat mercredi à l'Assemblée. "Aujourd'hui, Greenpeace a envoyé les pompiers : la maison brûle, nous regardons ailleurs et il est temps d'agir", a dit à Reuters Karine Gavaud, spécialiste climat et énergie à Greenpeace. "C'EST FORMIDABLE" Les militants ont reçu le soutien du député Vert Noël Mamère. "C'est formidable, c'est une action qui a pour but de sensibiliser les responsables politiques aux défis lancés par l'effet de serre", a-t-il dit à Reuters. "Je trouve que c'est bien qu'ils viennent le faire là où bat le coeur de la démocratie et là où il devrait y avoir beaucoup plus de débats sur la question climatique et ses conséquences sociales, écologiques et économiques" a-t-il ajouté. Après l'interruption de séance qui a suivi l'action des militants dans l'hémicycle, le président du groupe Nouveau Centre, François Sauvadet, a fait un rappel au règlement dans lequel il a dénoncé des "méthodes de voyous". Les trois députés Verts ont protesté et, au moment où l'un d'entre eux, Yves Cochet, s'est levé pour venir à la tribune, les députés UMP ont quitté l'hémicycle aux cris de "Pas lui, pas lui", "C'est scandaleux", avant d'y revenir. Noël Mamère a déclaré à la presse que son bureau à l'Assemblée avait fait l'objet d'une perquisition. Selon des sources parlementaires, le député Vert est soupçonné d'avoir laissé Greenpeace utiliser son bureau pour y entreposer du matériel destiné à l'action de Greenpeace. "Les instances de la République, je les respecte, et l'ONG a respecté les instances de la République, elle n'a rien cassé, elle s'est invitée, c'est normal. C'est ici la maison du peuple. je ne suis pas un voyou, je ne vole pas l'argent du peuple, je ne triche pas dans les élections", a dit Noël Mamère. Bernard Accoyer a ensuite déclaré à des journalistes que le bureau du député n'avait pas été perquisitionné mais qu'un surveillant y était effectivement entré. Source : Reuters