Les écologistes français dénoncent l'échec et les mensonges des politiques après l'accord a minima de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé par une minorité d'Etats.
PHOTO Copenhague - Face à Face entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao, les deux plus grands pollueurs de la planète : 40 % des émissions de gaz à effet de serre à eux seuls.
Le projet, dont les participants à la réunion organisée par les Nations unies ont simplement "pris note", fait l'impasse pour l'heure sur toute contrainte de réduire les émissions de gaz à effet de serre, renvoyant les objectifs chiffrés et l'adoption d'un traité international à 2010. Pour Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts, "La conférence de Copenhague s'achève sur un fiasco". "Le résultat est aussi désespérant que les enjeux étaient d'importance. La Chine et Obama sont les coupables numéro un, mais l'Europe a péché par sa désunion et son absence de leadership", dit-elle dans un communiqué. "Nous avons eu la preuve éclatante durant ces jours passés que nombre de nos responsables sont en fait des irresponsables", a-t-elle ajouté. Des responsables de Greenpeace France et du Réseau action climat (RAC) ont reproché à Barack Obama et à Nicolas Sarkozy d'avoir "tenté de passer en force un accord qui n'en était pas un", provoquant l'irritation de pays en développement. "Alors que Copenhague devait rassembler par un contrat de confiance l'ensemble des pays autour de la cause climatique, l'arrogance de quelques chefs d'État ébranle le processus même des négociations", dit Morgane Créach, directrice du pôle international du RAC-France, dans un communiqué. "LA HONTE AU FRONT" Pour Karine Gavand, de Greenpeace France, qui parle de "forfaiture", le texte de l'accord entraîne sur une trajectoire d'augmentation des températures d'au moins 3° C, ce qui revient à jouer à la roulette russe avec le chargeur à moitié plein." Pascal Husting, le directeur général de l'organisation, estime que cette déclaration "ne vaut pas la feuille de papier sur laquelle elle est écrite". "Et les coupables le savent bien, qui se sont vite enfuis en avion, chez eux, la honte au front", insiste-t-il, en se demandant si le temps n'est pas venu de "changer d'hommes politiques". Yannick Jadot, au nom des députés européens Europe Ecologie présents à Copenhague, raille également l'attitude des dirigeants des grands pays. "Plutôt que d'assumer leur échec devant les pays les plus vulnérables qui n'ont pas pris part aux discussions finales, ils sont partis par la petite porte", écrit-il dans un communiqué. Il reproche également à Nicolas Sarkozy d'avoir parlé de "succès" et évoqué lors de sa conférence de presse un accord "juridiquement contraignant", ce qui est faux, dit-il. "Comment espérer mobiliser les citoyens en juin quand les négociateurs de l'Onu se retrouveront à Bonn ? Comme leur faire croire que les chefs d'Etat peuvent prendre des décisions courageuses après tous ces mensonges ?" L'écologiste Nicolas Hulot a également dénoncé sur France info un "fiasco". "Ce qui est consternant, c'est qu'on a bradé l'avenir de nos enfants et on injurie le futur", a-t-il dit. Mais contrairement à d'autres responsables écologistes, Nicolas Hulot estime que "la France a fait son job" et que "l'Europe a été plutôt offensive" alors que la Chine et les Etats-Unis ont "verrouillé le processus". Gérard Bon Source : Reuters