GRECE : LE PAYS EN FAILLITE, PARALYSE PAR UNE GREVE GENERALE

Le peuple grec paie la facture du sur-endettement

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La Grèce est de nouveau paralysée, jeudi 11 mars, par une grève générale et des manifestations à l'appel des syndicats, qui veulent montrer au gouvernement qu'ils ne baisseront pas la garde devant les mesures d'austérité.


Depuis minuit les transports aériens sont cloués au sol tandis que les trains n'avaient pas quitté les gares et que les bateaux restaient à quai. Seule une ligne de métro fonctionnait à Athènes pour permettre aux grévistes de se rendre aux manifestations prévues à la mi-journée. Les autres transports urbains (métro, bus, trolleys, tramways) étaient, eux, à l'arrêt.

La grève a également entraîné la fermeture des écoles et des administrations, tandis que les banques et les grandes entreprises du secteur public tournaient au ralenti. Les hôpitaux publics fonctionnaient grâce au personnel d'astreinte. Le pays était aussi privé de toute information diffusée par les radios et les télévisions en raison du ralliement du syndicat des journalistes. L'agence de presse nationale Athens News Agency (ANA, semi-officielle) a arrêté son fil d'information pour vingt-quatre heures et les journaux ne paraîtront pas vendredi.

'PAS DES NUMÉROS'

En fin de matinée, plusieurs milliers de manifestants étaient rassemblés à deux endroits du centre d'Athènes pour protester contre les mesures de rigueur votées vendredi dernier par la majorité socialiste. Quelques dizaines de jeunes ont affronté des policiers qui ont lancé des gaz lacrymogènes.

'Même s'ils nous terrorisent, les mesures ne passeront pas', 'Nous sommes des hommes pas des numéros', affirmaient deux banderoles du rassemblement de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, un million de membres) et de la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 375 000 adhérents), organisatrices de la manifestation.

Il paraît toutefois peu probable que cette grève entame la volonté du premier ministre socialiste George Papandréou d'assainir les finances publiques par le biais de mesures sévères de restriction budgétaire. Sous la pression des marchés et de l'Union européenne, le gouvernement grec a présenté la semaine dernière une nouvelle vague de mesures d'austérité incluant un gel des retraites, des baisses de salaires et une hausse de la TVA pour tenter de résorber son déficit. L'objectif des autorités est de dégager 4,8 milliards d'euros.

Source : Le Monde.fr