Il n'en reste rien. Deux tables scolaires prélevées, l'une d'un collège, l'autre d'un lycée de Martinique, n'ont pas résisté à la pose d'une poutre de 700 kg. Oui, une simple pose.

Devant ce constat qui, lui, est implacable, trois hommes se sont alliés pour créer une table scolaire parasismique. C'était il y a dix ans. Et ils n'imaginaient pas le parcours du combattant que ce serait pour créer ce concept tout neuf. Mais aujourd'hui, latable est prête à être commercialisée.

Richard Rosemain est ingénieur. Franck Hubert, architecte (il est l'un des virulents défenseurs des isolateurs parasismiques). Christian Nidaud, ferronnier. À leur connaissance, personne dans le monde ne commercialise ce type de produit, qui doit, de surcroît,répondre aux normes de l'éducation nationale française. Selon Franck Hubert, les Japonais, soumis à un risque sismique important, n'en ont pas besoin «puisque leurs écoles sont des structures légères et déjà sur appuis parasismiques » .

En Martinique, le béton est la norme. Il faut bien avouer qu'en cas de séisme, si la structure s'effondre, même si le corps enseignant conseille aux enfants de se réfugier sous leur table, cela risque de ne pas servir à grand-chose...

La société Certa (Conseil études réalisation des techniques avancées) a d'abord dû mobiliser des financements : fonds propres, Conseil régional (33%), Conseil général (33%). Puis se lancer dans l'expérimentation, de manière artisanale, de 2000 à 2008. Il a fallu denombreuses étapes avant d'assurer à la table une bonne résistance à l'écrasement. Tout comme les bâtiments aux normes PS 92 ne sont pas conçus pour rester intacts en cas de séisme mais pour protéger des vies, la table a été réalisée pour amortir les chocs par déformation.

Elle est en forme de chevron et est conçue pour abriter deux élèves.

Source : A. F-R. - F.A. Martinique.