Fin 2009, la nouvelle en avait surpris beaucoup à la Réunion. Une jeune Saint-Louisienne annonçait ses fiançailles avec un chef tribal sud-africain, député de l’ANC et surtout connu pour être héritier de Nelson Mandela. Après un premier mariage civil début décembre, samedi dernier, les deux tourtereaux sont passés à l’acte selon les traditions locales. Une cérémonie pleine de faste, avec plus d’un millier d’invités, où symboliquement la jeune mariée a été présentée aux ancêtres du marié. Une journée qui aurait pu tourner au fiasco.

Quelques heures plus tôt la première femme de Mandla Mandela, Thando Nodayimane Mandela a demandé à la Cour Suprême d’interdire ce mariage dans l’attente du réglement de leur divorce. En jeu, une grosse somme d’argent et des biens appartenants au couple, sur lesquels la future ex-femme n’entend pas faire une croix. Légalement elle estime avoir le droit à la moitié. Son mari affirme pour sa part ne rien lui devoir, parlant d’elle comme d’une " chercheuse d’or". Ses frasques adultérines pourraient jouer contre lui.

Mais ce week-end, le juge n’a qu’en partie suivi sa demande. La cérémonie étant bien avancée, plus de 30 moutons et 20 vaches avaient déjà été abattus, alors que recemment quatre émissaires sud-africians s’étaient déjà rendus à la Réunion pour régler la dote de la jeune femme, pas moins 15 vaches, face à la pression des organisateurs, le juge a donc permis que la cérémonie aille à son terme. Tout en gelant les comptes du jeune marié jusqu’au verdict du divorce.

Une affaire qui n’a finalement que très peu perturbé la cérémonie. Droit dans ses bottes le jeune marié de 35 ans a remercié la famille de la Réunionnaise : "pour avoir donné naissance à une si belle fleur, une fleur rare qui a été une joie à mon coeur, le jour où elle m’est apparu". Tandis que les autorités Zoulous, par l’intermédaire du Prince Mbonisi, n’y ont pas été de mains mortes. Félicitant les jeunes mariés et les incitant à construire une belle famille : "Le roi m’a dit de vous transmettre ce message : sa Majesté a dit que vous devez travailler très durement à la chambre à coucher pour que Madiba (NDLR : surnom de Nelson Mandela), puisse voir ses arrière-petits-enfants de son vivant".

L’avocat de la première femme de Mandla Mandela entend demander à ce que ce nouveau mariage soit déclaré nul et non avenu. Pour la famille du marié, il n’y a aucune inquietude à avoir : "quelqu’un de la famille royale peut avoir autant de femmes qu’il veut, puis le temps viendra où le clan se décide sur qui sera la femme principale." On croise les doigts pour Anais.

Sources Times South Africa et Dispatch Online