FRANCOIS BAYROU VA-T-IL ADHERER AU PPM ?

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Le leader du MoDEM prétend incarner ... la Troisième Voie !

Décidément les adeptes de la Troisième voie se ressemblent et finiront par se rassembler ! Malgré son mauvais score aux élections régionales, (4,2 %), François Bayrou n'entend pas infléchir sa stratégie, ni remettre en cause son leadership. Samedi, devantle conseil national du MoDem, réuni, à huis clos, dans une annexe de l'Assemblée nationale, le président du mouvement démocrate a trouvé une responsable expiatoire à la débâcle : Corinne Lepage"Les divisions internes nous ont coûté extrêmement cher", a accusé M.Bayrou. Pour l'heure, il n'a rien trouvé de mieux que de promettre aux Français une hypothétique "Troisième voie" à laquelle personne n'y croit...sauf en Martinique. Est-ce à dire pour autant que François Bayrou va adhérer au... Parti du Poker Menteur ?


 

Pourtant, la moitié seulement des membres du conseil national étaient présents. Toute la semaine, sur leurs blogs, des militants s'étaient déchaînés pour faire le procès de M. Bayrou, sa stratégie d'autonomie, sa gouvernance autocratique. La direction avait pris soin d'éloigner les journalistes des lieux des débats, leur donnant rendez-vous à une encablure dans les murs de l'Assemblée nationale.La cible est facile : la présidente de Cap 21, qui avait choisi de faire des alliances avec Europe Ecologie aux élections régionales, a démissionné du MoDem au lendemain du scrutin. Ignorant la grogne de ses militants qui le désignent comme le principal responsable de l'échec, François Bayrou a qualifié la réunion de"particulièrement sérieuse, approfondie et unanime".

Malgré les critiques internes, M. Bayrou a consenti à de minuscules ajustements. Deux de ses proches rejoignent les postes de vice-président : Robert Rochefort et le fidèle Jean Lassalle, élu aux élections régionales en Aquitaine, avec neuf autres colistiers. Ce sont les seuls rescapés de ces élections. Un poste de secrétaire général du mouvement a été créé et confié à un jeune quadra, Marc Fesneau, qui avait réussi à franchir la barre symbolique des 5 % dans la région Centre le soir du premier tour. Pour calmer les mécontentements, M. Bayrou promet une "reconstruction civique" pour son mouvement et "l'ensemble du pays".

Sur l'essentiel, la stratégie du parti, M. Bayrou reste sur sa ligne de l'indépendance, prônée aux élections régionales. Il n'a plus le choix. Depuis trois ans, M. Bayrou n'a cessé de varier. Aux municipales de 2008, il avait tenté des alliances tous azimuts, à droite, comme à gauche. Une stratégie jugée "illisible" par ses électeurs. Un an plus tard, aux européennes de 2009, porté par le succès de son livre Abus de pouvoir, il avait endossé l'habit du plus antisarkozyste.

Lâché

A l'approche des régionales, il avait tenté un rapprochement avec la gauche. Mais devant le refus de celle-ci de s'allier avec lui, le président du MoDem avait opté pour l'autonomie. Toutes ses tentatives ont été vaines, François Bayrou n'est pas parvenu à incarner cette " troisième voie" qu'il appelle de ses voeux. Baladés de droite à gauche en passant par le centre, ses électeurs et ses militants l'ont lâché. "Nous avons eu des difficultés de juste expression de nos choix de positionnement", a-t-il concédé.

Désormais tourné vers la présidentielle, la seule bataille qui l'ai jamais intéressée, François Bayrou espère encore convaincre ces "citoyens qui ne se reconnaissent plus dans le débat démocratique""L'état du pays en désarroi, le rejet de la politique" qui s'est manifesté dans les urnes justifient, selon lui, pleinement le choix d'une troisième voie, ni droite ni gauche."L'indépendance est seule capable d'apporter une idée nouvelle et juste pour l'avenir du pays",a-t-il plaidé.

Pour entamer la "reconquête", François Bayrou promet de "l'humilité". La révolution se trouve peut-être là.

Sophie Landrin