Les sénateurs français ont refusé mercredi d'inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, allant à l'encontre du gouvernement et d'un texte voté par les députés en première lecture du projet de réforme des institutions.
La majorité UMP mais aussi les centristes, les communistes, les radicaux et quelques sénateurs socialistes, comme l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, ont voté la suppression du texte indiquant que «les langues régionales (appartenaient) au patrimoine» de la Nation.
La majorité du PS, les Verts et quelques sénateurs UMP ont en revanche voté contre.
Alors que la majorité sénatoriale de droite avait, en commission, accepté le dispositif des députés, la discussion en séance a montré une opposition farouche de l'UMP et de certains socialistes à cette mesure.
«Nos enfants parlent texto, il faut renforcer le français et ce n'est pas en faisant appel aux langues régionales (qu'il le sera)», a déclaré Jean-Pierre Fourcade (UMP).
Et pourquoi pas «la potée auvergnate» comme monument historique, a ironisé le socialiste Michel Charasse, refusant comme M. Badinter que la Constitution soit «un catalogue de richesses culturelles».
«Vous combattez des démons plus que des réalités, il n'y a pas aujourd'hui de baïonnette aux portes de la langue française pour imposer un séparatisme par les langues régionales», a rétorqué le socialiste David Assouline, favorable à la référence aux langues régionales dans la Constitution.
Le 22 mai, l'Assemblée nationale avait décidé à la quasi-unanimité d'ajouter au premier article de la Constitution une phrase stipulant que «les langues régionales (appartenaient) au patrimoine» de la Nation.
L'Académie française, dans une démarche «extrêmement rare», avait critiqué lundi la reconnaissance des langues régionales, qui porte selon elle «atteinte à l'identité nationale». Elle a demandé le retrait de l'article.
Agence France-Presse Paris
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