Les Amérindiens fortement contaminés.
Selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'INVS, la population guyanaise – et plus particulièrement sa composante amérindienne – présente des concentrations anormalement élevées en mercure. En cause, une alimentation trop riche en poissons dont certaines espèces sont fortement contaminées à la suite de pollutions.
La contamination environnementale par le mercure en Guyane est connue. Elle résulte des activités d’orpaillage, essentiellement développées à la fin du XIXe siècle et en recrudescence dans les années 1990. Cette pollution au mercure pose depuis longtemps un problème majeur de santé publique : atteintes graves des systèmes nerveux et reproducteur, malformations congénitales...
Selon une étude menée en Guyane pendant 12 ans, huit cas de malformations congénitales majeures ont été observés. « Cette situation doit conduire à agir sans tarder, d’autant que depuis 10 ans la situation vis-à-vis de l’exposition se dégrade progressivement, soulignent les rédacteurs du BEH. La principale mesure de santé publique est donc la prévention ciblée auprès des femmes en âge de procréer. »
Pour rappel, la plus grande catastrophe liée à la pollution au mercure s’est déroulée à Minamata, une petite ville côtière du Japon. A partir de 1932, les responsables d’une usine de pétrochimie n’avaient pas hésité à déverser des tonnes de mercure en mer et ce jusqu’en 1966. Résultats, entre 1946 et 1966, près de 900 décès ont été enregistrés suite à la consommation de poisson contaminé. Aujourd’hui la ville de Minamata détient le triste privilège de porter le nom d’une maladie neurologique provoquée par les activités de l’Homme…