L'algo diesel à partir de la culture de micro-algues
La commune de Sainte-Rose s’est vue récompenser pour sa future station d’épuration “productive”. Combinée avec une culture de micro-algues, cette dernière devrait permettre la production d’un biocarburant : l’algo diesel.
Photo : Le maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany a reçu des mains du président de l’association des Eco-Maires, Guy Geoffroy, le prix national des trophées Eco-Actions, catégorie “Ville d’avenir”.
Le maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany a reçu des mains du président de l’association des Eco-Maires, Guy Geoffroy, le prix national des trophées Eco-Actions, catégorie “Ville d’avenir”.
De quoi s’agit-il ? D’un concours ouvert depuis près de vingt ans aux collectivités territoriales récompensant “leurs actions en matière d’environnement et de développement durable”.
Cette année, les projets de 183 collectivités ont été examinés par un jury composé d’élus locaux, de représentants de l’Etat, d’associations et d’entreprises. Sur les onze collectivités récompensées pour la réalisation d’une station d’épuration (Step) “productive” sur leur territoire, le prix “Ville d’avenir” a été remis à Sainte-Rose.
Le jury a été sensible au projet de la commune de coupler une unité de production de micro-algues (Puma) à une station d’épuration, afin d’extraire le phosphate et le nitrate des eaux usées pour les valoriser en biomasse algale.
Premiers tests en 2010
Au final, l’utilisation des boues générées par la future Step - dont le chantier démarrera dans le courant du second semestre - pour produire du biocarburant : de l’algo diesel (voir notre dossier du 18 janvier dernier). Ce dernier servira notamment à l’alimentation en carburant du parc automobile communal. Les essais en laboratoire sont engagés depuis 2009.
La société bioalgostral devrait produire dès cette année les premiers litres de son carburant du futur, produit à partir de micro-algues et installer en 2011 un laboratoire d’expérimentation de 1000 m2 au niveau de la Step. La technologie est basée sur la transformation des déchets de la pollution de l’air et de l’eau en ressources, principalement le CO2 (issu de la méthanisation des boues de station d’épuration), les nitrates et les phosphates (contenus dans les eaux usées) naturellement consommés par les algues pour leur développement.
Le tout est ingurgité, puis transformé par les algues en éléments plus complexes pour arriver à la production d’une huile qui servira de base pour la production d’un biocarburant de type diesel. L’installation sera couplée avec une production solaire.
Pour la mairie, la communication arrive à point nommé après le vote la semaine dernière de la hausse des trois taxes locales et de l’instauration d’une redevance assainissement de 0,50 cts/m3 (nos éditions précédentes).
Des hausses jugées nécessaires par la mairie pour financer la Step, estimée à 15 millions d’euros, réseaux compris.