REFLEXIONS A PROPOS DES ECHOUAGES DE CETACES, de la POINTE PIMANTEE à la BAIE GRANDJEAN !

Les cétacés, espèces protégées mondialement, naissent, vivent et meurent en générale sur zones de grands fonds.

Les échouages de mammifères marins vivants ou morts observés historiquement de par le monde et singulièrement dans notre Caraïbe sont donc par définition toujours accidentels :

-         soient ayant causes naturelles (expliquées ou pas !),

-         soient des causes anthropiques.

Il n’y a pas de constats à ce jour d’échouages à longueur d’année, ni répétés chaque année par exemple en Martinique. Les échouages de cétacés ne peuvent être donc considérés comme des faits habituels, car des cétacés meurent tous le jours et leurs carcasses se décomposent habituellement sur des zones de grands fonds et abysses des océans.

 








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  La probabilité d’échouage a donc toujours existé, mais il faut bien
admettre que la part de cette probabilité liée aux conséquences des
activités humaines, avec nos cortèges de pollutions (causes
anthropiques) est forcement en nette augmentation en comparaison avec
un état initial où la présence humaine sur la planète n’avait aucun,
sinon peu d’impact.
 

La probabilité d’échouage de cétacés en Martinique et dans d’autres
pays de notre Caraïbe est statistiquement et «naturellement» plus forte
en cette période de l’année (mai, juin, juillet) car les cétacés
fréquentent plus encore la région Caraïbe, et circulent dans les canaux
entre les îles en cette période.

Cependant en cette année 2010, cette probabilité d’échouage de cétacés
morts en mer non loin des côtes  de la Martinique (et autres pays
caribéens) est certainement augmentée :

-         d’une part localement dans le canal de Sainte Lucie, sur la
côte Sud de la Martinique, du fait des conséquences des opérations
d’immersions de sédiments portuaires pollués en début mai, sur des
aires marines fréquentées par des cétacés. Cas suspect de la baleine à
bec (Mesoplodon sp.) morte en mer, dont la carcasse a été retrouvée le
28 mai à la pointe Pimantée à Sainte-Luce ; Conséquences certes
visibles et ponctuelles concernant l’éviction de la faune troublée et
en danger de mort aux moments même des immersions  (turbidité de l’eau
: aveuglement, étouffement, …), mais conséquences sournoise d’une
pollution chimique à long terme.

-          et d’autre part globalement sur les rivages des îles de la
Caraïbe, du fait de la pollution majeure par hydrocarbures, débuté fin
avril dans le golfe du Mexique, catastrophe écologique sans précédent
dans notre histoire, qui certainement entraîne fuite des cétacés
(éviction des zones polluées vers le Sud Est) et migration d’une faune
en générale ; cétacés malgré tout ayant grande chance de se trouver
intoxiqués directement ou indirectement (chaîne alimentaire) puisque se
nourrissant de poissons, calamars, planctons, ….

 La conjonction de ces deux facteurs ayant impact sur la Martinique est
donc à notre sens à prendre en considération car pouvant à moyen et
long terme expliquer une augmentation de la probabilité de mortalités
accidentelles non loin des zones néritiques, puis d’échouages de
cétacés à dents et à fanons circulant dans la mer Caraïbe, intoxiqués
par divers polluants chimiques.

 Marcel BOURGADE