Afin de préserver la forêt amazonienne et la biodiversité qu'elle abrite, l'Équateur a choisi de renoncer à l'exploitation d'un gisement de pétrole.
Un sacrifice que le pays souhaite voir financé par la communauté internationale.
C'est à quelque 850 millions de barils reposant dans le sous-sol du parc Yasuni que l'Équateur a choisi de renoncer.
Cette réserve s'étend sur 950.000 hectares de forêt amazonienne, et abrite une biodiversité extraordinaire.
Dans ce parc vivent 2.244 espèces d'arbres, 567 espèces d'oiseaux, 105 espèces d'amphibiens, 83 espèces de reptiles, 382 espèces de poissons, plus de 100.000 espèces d'insectes, mais aussi trois peuples indigènes qui seraient chassés de leur territoire si les gisements de pétrole venaient à être exploités
Sous ce trésor naturel reposent 20% des réserves certifiées de pétrole du pays, et leur exploitation a été évaluée à 350 millions de dollars par an, pendant 10 ans. Le président Rafael Correa propose donc aux pays industrialisés de financer la non-exploitation de ce pétrole au nom d'une dette écologique du Nord envers le Sud. Les fonds reçus seraient alors placés sur un compte bloqué dont les intérêts seraient utilisés pour financer des projets écologiques, et notamment la reforestation, mais aussi la conservation de zones protégées ou encore le développement des énergies renouvelables.
"Ce ne sont pas des aides ou des subventions que l'on demande aux pays riches. On fait appel à la responsabilité partagée. Les pays développés doivent leur expansion en partie à la destruction des ressources naturelles. Aujourd'hui, nous les invitons à participer à la préservation de la planète", a souligné Tarcisio Granizo, sous-secrétaire d'État au ministère du Patrimoine équatorien.
Le projet équatorien, en plus de protéger une zone classée par l'Unesco comme la plus grande réserve mondiale de la biosphère, permettra d'éviter l'émission de centaines de millions de tonnes de CO2.
A Copenhague, en décembre dernier, le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) et les représentants du projet Yasuni ont signé un accord cadre pour la création du fonds de compensation. Mais si l’Allemagne, la Belgique et l’Espagne ont assuré leur soutien à l'initiative, peu de pays ont annoncé leur participation au projet. Plusieurs États comme la Norvège, la Suisse ou la France se sont pour l'instant contentés de se déclarer "intéressés".
Source : MaxiScience