Le voyage aussi est un problème non négligeable. Les tarifs d’avion sont hors de portée pour la bourse des africains qui vivent majoritairement en dessous du seuil de pauvreté. La plupart qui ont la possibilité de voyager par la route craignent d’être confrontés à de rudes formalités frontalières, aux racketage et aussi aux coupeurs de route qui, par endroits du continent, rendent les routes peu sures et très risquées. Une distance de 8000 kilomètres sépare Alger dans le Nord à Cape-Town au Sud. Ce sont là les raisons principale qui font que cette Coupe du Monde qui se joue pour la toute première fois sur le continent ne sera pas, comme l’a prévu la FIFA, “une Coupe du Monde de l’Afrique”.

Quelques chiffres

Malgré cette absence des africains en Afrique du Sud, la Fédération Mondiale de Football n’a pas de quoi se plaindre financièrement. La FIFA va empocher 3 milliards de dollars US de revenus, essentiellement par le biais des droits de retransmission. Les sud-africains ont acheté plus d’un million et demi de tickets suivis des Etas-Unis qui totalisent 135 000 places réservées et les Royaumes Unis avec 100 000 tickets.Suivent dans l’ordre l’Allemagne – 41 000 tickets – l’Australie et le Mexique – 35 000 tickets – l’Argentine 22 000, le Japon 21 000, la Hollande 20 284, le Brésile 19 288, le Canada 17 482, la Suisse 16 202….. A l’autre extrémité, en bas de cette liste des fans du ballon rond, se trouvent 5 pays qui ont officiellement acheté 2 tickets chacun : Guinée Conakry, Corée du Nord, Moldavie, Saint Vincent, Sao Tomé et Principe…..

Rappelons que la population réunie des pays d’Afrique, en dehors du pays hote,qualifiés pour cette compétition ( Nigéria, Ghana, Caméroun, Algérie, Côte d’Ivoire) s’élève à 225 millions d’âmes. Les 11 300 touristes annoncés et les 40 000 tickets vendus à des africains sur les 3 millions de billets disponibles pour l’ensemble des matches restent bien en deça des attentes.

Le Continent étant le théâtre de cette Coupe du Monde, les gouvernements de l’UA, en bloc, auraient pu s’impliquer advantage, par une subventionnant des prix du voyage et des tickets, pour favoriser une participation massive des populations africaines à cet événement dont la portée historique et l’enjeu géographique dépassent largement la seule Afrique du Sud. Face à ces chiffres, l’on est tenté de dire que l’Afrique est absente, ou presque, à la Coupe du Monde d’Afrique du Sud.

Kodjo Epou, Washington DC, USA