CHLORDECONE : LE DEPUTE A. MARIE-JEANNE DEMANDE L'EXTENSION DE LA M.S.A. AUX AGRICULTEURS ANTILLAIS

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Vers une veille sanitaire pour les ouvriers agricoles contaminés

 

ASSEMBLEE NATIONALE - 2 juillet 2010 : Alfred Marie-Jeanne, député de la Martinique, a demandé au gouvernement de mettre en place une veille sanitaire à l'attention des ouvriers agricoles qui ont travaillé dans les bananeraies de 1972 à 2002, période pendant laquelle ils ont été en contact direct avec ce pesticide organochloré utilisé de manière abusive dans l'agriculture antillaise et ce, en dépit du respect de toute législation en vigueur.

Particulièrement exposés aux risques de cancer de la prostate et autres pathologies, ces ouvriers agricoles n'ont toujours pas fait l'objet d'un recensement et d'une étude épidémiologique spécifique.

D'où la pertinence de l'intervention du député de la Martinique qui profite pour, à cet effet, demander au gouvernement l'extension de la M.S.A. (Mutuelle Sociale Agricole) aux agriculteurs et ouvriers agricoles d'Outre-Mer. 

 

 

Intervention du député Alfred MARIE-JEANNE à l'article 24 du projet de loi relatif à la modernisation de l'agriculture et de la pêche

Lors de mon intervention à la discussion générale, j'ai rassemblé en un seul tenant les principaux points litigieux qui sont autant d'obstacles à la mise en oeuvre du projet de loi sur la modernisation de l'agriculture et de la pêche en martinique.

 

J'ajoute le problème de l'indivision qui non réglée juridiquement, conduit  encore au morcellement du foncier.

En effet, les cohéritiers s'octroyent une partie de l'exploitation initiale privilégiant ainsi l'aspect pratrimonial sur l'aspect économique.

 

Je signale de nouveau que la rareté du foncier agricole est aggravée par les installations de fermes photovoltaïques au sol.

On assiste là à une véritable anarchie du fait que le photovoltaïque n'est pas encadré par la loi.

C'est un effet d'aubaine pervers.

 

Je rappelle qu'à mon initiative, deux amendements ont été adoptés lors de la LODEOM :

l'un qui permet dorénavant de déterminer dans le SAR la localisation préférentielle des activités relatives aux énergies renouvelables,

l'autre qui vise à soutenir le financement du dévelopement des énergies renouvelables sur les équipements publics.

 

Autre point 

Concernant la molécule chloredécone, dont la rémanence est multi-séculaire, elle n'a rien épargné sur son passage.

 

Elle a contaminé, et sols, et eaux, et produits agricoles, jusqu'à l'être humain.

Quand on pense que ce produit toxique, à pictogramme tête de mort, a été interdit aux Etats-Unis depuis 1976, quand on se rappelle le rapport circonstancié Snégaroff de 1977, on est en droit de réclamer dommages et intérêts pour ceux qui ont été frappés à leur insu.

Je veux parler surtout des agriculteurs, des aquaculteurs, des marins-pêcheurs.

 

Par conséquent, 

 

Il faut mettre en place une véritable veille sanitaire.

En effet, on ne peut plus nier qu'il est impératif de faire un recensement de tous les ouvriers agricoles utilisateurs du chlordécone de 1972 à 2002.

 

Il faut également lancer une étude épidémiologique à l'endroit de cette catégorie de population restée très longtemps au contact du produit.

 

Il faut déclencher un suivi médical de ces familles car la Mutuelle Sociale Agricole n'a pas été étendue à la Martinique jusqu' à présent.

Vu la gravité de la situation, l'extension de cette mutuelle me paraît impérative, monsieur le Ministre.