MONDIAL 2010 - GREVE DE L'EQUIPE DE FRANCE : JEREMY TOULALAN CHEF DE MEUTE ?

Des révélations qui risquent de déranger !

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Quelques jours après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, les langues finissent par se délier. On se souvient de l'offensive de la presse parisienne qui avait vite fait de diaboliser Abidal, Gallas et Malouda, présentés alors comme les principaux instigateurs de la rébellion.  Finalement, ces derniers n'étaient pas seuls. En effet, dans une interview accordée au JDD, Jérémy Toulalan affirme être le chef de meute dans cette fameuse grève qui a conduit les joueurs au purgatoire. Des révélations qui devraient faire ravaler sa salive à Roselyne Bachelot. La Ministre avait déclaré, devant les députés, que certains joueurs étaient "des caïds immatures". Malgré notre désaveu de l'attitude des joueurs, nous ne pouvons tolérer un tel tacle de la Ministre des Sports à l'encontre des joueurs Antillo-Guyanais. D'où l'intérêt des révélations de Jérémy Toulalan qui vient rompre ainsi la litanie de déclarations insipides de ses congénères. LB.
Lire, ci-dessous, article du JDD +++ 
PHOTO : Jérémy Toulalan, ici entre Florent Malouda et Franck Ribéry, assume sa part de responsabilité. 

 

Toulalan assume sa responsabilité

in JDD du 11 juillet 2010

 

Dans une interview au Journal du Dimanche, Jérémy Toulalan reconnait être à l'origine de la fameuse lettre de revendications lue par Raymond Domenech. Le Lyonnais assume pleinement ses actes, dont il n'est pourtant aujourd'hui pas très fier.

 

Toulalan en première ligne !


Jérémy Toulalan avait expliqué ne pas vouloir parler à chaud, au sortir de la Coupe du Monde 2010, attendant sagement que certains de ses partenaires évoquent leur vérité, avant de délivrer la sienne. Ce dimanche, c'est donc fait. Dans une longue interview accordée au Journal du Dimanche, le milieu de terrain de l'équipe de France revient sur le périple des Bleus en Afrique du Sud. Et assume pleinement sa part de responsabilité.
 


Extra-sportive principalement, car le Lyonnais évoque sans détour la lettre de «revendication» lue par Raymond Domenech au pied du bus de la révolte à Knysna, le dimanche 20 juin, et dont il est l'un des instigateurs. «A la base, on n'a pas cautionné ce qu'avait dit Nicolas Anelka (…) Mais c'est le genre d'événement qui arrive parfois dans un groupe. Ça n'aurait pas dû sortir et on aurait dû mieux gérer cela en interne. Quand c'est sorti dans L'Equipe, tout s'est précipité. On a vite appris qu'Anelka allait être renvoyé. On a essayé d'organiser une réunion pour qu'il aille s'expliquer avec le coach. Elle n'a jamais eu lieu car la décision de son exclusion avait été prise (…) Avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers (Stéphane Courjon pour Toulalan), on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c'était peut-être indéfendable.»

Toulalan chef de meute ? Personne ne l'aurait vraiment cru tant le garçon parait intelligent, et surtout plus mature que certains de ses congénères. Cela prouve surtout l'état d'enfermement, de repli quasi-total des joueurs, et leur manque de lucidité au moment de la grève. «On était dans un tel truc que c'était compliqué (…) Sincèrement, je ne pensais pas que cela prendrait de telles proportions. Tout le monde veut savoir ce qui s'est passé, mais au fond, il n'y a pas grand-chose à savoir. C'est à la fois simple dans le déroulement, et compliqué parce qu'on a fait quelque chose d'inadmissible.»

«Tous pour la grève»


«Simple» aussi car le milieu de terrain confirme les propos tenus jusque-là par la plupart des autres joueurs s'étant exprimés (Evra, Abidal, Henry, Malouda, Gallas) sur l'unité du groupe quant à sa réaction : «On a eu une discussion le samedi soir : personne ne s'est manifesté. Donc oui, tout le monde était d'accord. Peut-être que certains n'ont pas osé… Moi-même, j'ai d'énormes regrets. Car j'aurais pu le faire. Je ne suis pas fier de ce qui s'est passé, mais j'assume. On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur». «Si vous voulez me faire dire que certains ont poussé à la grève contre l'avis des autres : non. Personne n'a été menacé. Celui qui voulait aller s'entraîner aurait pu descendre du car», poursuit-il plus loin.
 


Dernier élément révélé par Toulalan, les supposées altercations entre Franck Ribéry et Yoann Gourcuff, et plus largement la pression constante mise par certains cadres sur le Bordelais. Là encore, c'est la ligne de conduite déjà connue qui semble prévaloir : «On a raconté tout et n'importe quoi. On ne s'entend pas forcément super bien avec tout le monde dans un groupe (…) J'ai même entendu que j'avais séparé Franck et Yo : du grand n'importe quoi ! Il n'y a eu aucune altercation entre eux», déclare au JDD Toulalan, connu pour être proche de Gourcuff. 

Quel avenir ?


Evoqué comme possible futur capitaine de l'équipe de France version Laurent Blanc, Toulalan voit désormais son avenir s'obscurcir, du moins pour le brassard, au vu de son rôle moteur, alors que Blanc a confirmé vouloir «des joueurs irréprochables». L'ancien Nantais en est conscient et reconnaît même que des sanctions seraient justifiées. A une condition toutefois, que tout le monde soit concerné : «Si on était sanctionné, cela me toucherait beaucoup. Pour moi, c'est toujours une fierté d'aller en équipe de France. Mais on n'a pas le choix : on a tellement fait n'importe quoi qu'on accepterait. En tout cas, les sanctions doivent être collectives et non individuelles.» Placé désormais sur le chemin de la rédemption, Toulalan préfère se tourner vers l'avenir, sans pour autant effacer «cette tâche dans (ma) carrière» : «Il faut retrouver les valeurs qu'on a zappées : respect, fierté du maillot, du pays (…) J'espère que ça va permettre d'avancer. C'est dans les moments difficiles qu'on apprend. Là, j'ai beaucoup appris

JDD