L'un des huit Français a été rapatrié dans la soirée à Bogota sur un vol médicalisé, a-t-on précisé à l'ambassade de France. L'homme atteint d'une fracture à la jambe est arrivé en compagnie de son épouse de nationalité colombo-britannique, a-t-on déclaré de même source en précisant qu'il a été hospitalisé dans la capitale colombienne où il devrait subir une intervention chirurgicale. Le couple a deux enfants, de nationalité française, restés à San Andres, une île située dans les Caraïbes face au Nicaragua, en compagnie de leur grand-mère.
"Seulement quelques turbulences pendant le vol" (passagère)
Les autres Français, légèrement blessés, étaient toujours à San Andres mardi, dont deux enseignantes du lycée français de Pereira (ouest de la Colombie) qui étaient toujours hospitalisées pour des blessures sans gravité : l'une pour une blessure à l'abdomen et l'autre pour une entorse au pied. Leurs trois amis, qui étaient venus les rejoindre pour un voyage en Colombie, se trouvent en revanche à l'hôtel. Ils seront évacués dès qu'un avion sera disponible pour leur rapatriement vers la capitale, a-t-on précisé de même source.
"On a tous eu l'impression que l'avion arrivait très, très vite sur la piste", a raconté Virginie Giroux, 28 ans, l'une des Françaises qui a pu être contactée. La passagère, qui enseigne depuis trois ans au lycée français de Pereira, ville du nord-ouest de la Colombie, a précisé que le voyage s'était jusque-là déroulé sans encombre, avec des turbulences seulement quelques instants avant le choc. "Nous n'avons pas senti le contact avec le sol. On a juste vu tout voler, tout éclater dans l'avion", a-t-elle précisé.
"Un éclair a frappé l'avion" (directeur de la sécurité de la police nationale)
"Le pilote a fait savoir qu'à 80 mètres de la piste, un éclair a frappé l'avion, dont il a ensuite perdu le contrôle", a expliqué le général Orlando Paez Baron, directeur de la sécurité de la police nationale.
Selon des spécialistes aéronautiques, la foudre - en tant que puissance électrique - ne peut être, à elle seule, la cause d'un accident d'avion. En revanche, un changement brutal de direction du vent (cisaillement) ou un trou d'air associé à la foudre, se produisant lorsque l'avion est proche du sol, peuvent entraîner la chute brutale de l'appareil.
"Nous rendons grâce à Dieu pour ce miracle", a déclaré à la presse Pedro Gallardo, gouverneur de San Andres, une île des Caraïbes située face au Nicaragua. "L'évacuation des passagers et des membres d'équipage s'est faite en quelques minutes, avec l'aide d'ambulances, de la police et de taxis qui ont participé au transport des blessés au risque de leur vie", a-t-il ajouté. Selon le gouverneur, parmi les blessés, seuls cinq seraient atteints de lésions graves, mais tous sont "hors de danger".
Crise cardiaque d'une passagère lors de l'évacuation
Une seule personne est décédée, une femme de 73 ans, qui a péri d'une crise cardiaque après son évacuation. "L'habileté" du pilote a permis d'"éviter que l'appareil sorte de la piste", a déclaré le directeur de la sécurité de la police nationale. "En raison de l'impact, les moteurs de l'avion se sont détachés et il s'est brisé en trois", a-t-il ajouté.
L'aéroport de San Andres restait fermé lundi soir à 2 heures (heure de Paris) faute de pouvoir dégager l'avion de la piste, dans l'attente de l'arrivée de la commission d'enquête colombienne qui va tenter de déterminer les causes de l'accident. Deux avions spéciaux affrétés pour acheminer vers Bogota neuf des blessés les plus graves avaient cependant été autorisés à décoller.
Le Boeing était parti de Bogota vers 0 h 07 heure locale (7 h 07 à Paris), et les conditions de visibilité étaient "réduites" lorsqu'il s'est présenté deux heures plus tard pour atterrir à San Andres, selon le contrôle aérien de l'île. Des experts de l'aéronautique soulignent qu'il est de la responsabilité des contrôleurs aériens de signaler aux pilotes les phénomènes de cisaillement.
SOURCE : Le Point.fr