Dans certains endroits peut-être, mais pas dans l’État de New York. Peu d’États ont des lois spécifiques interdisant de manger les animaux domestiques. Quand c’est le cas, ils excluent généralement l’abattage ou la vente de viande de chat et de chien. L’État de New York interdit explicitement «à toute personne de tuer ou d’abattre les chiens domestiques (canis familiaris) ou les chats domestiques (felis catus ou domesticus) pour fabriquer de la nourriture, de la viande ou des produits à base de viande pour la consommation humaine ou animale». Il n’apparaît pas clairement si c’est le fait d’en manger qui est illégal, ou uniquement l’abattage. Si vous parvenez à acheter de la chair de chien ou de chat à quelqu’un qui a, lui, enfreint cette loi anti-abattage, vous pouvez sans doute vous en sortir. Et puis, la loi ne couvre pas les furets, les gerbilles, les perruches ou d’autres espèces d’animaux domestiques moins familiers (quoique la loi générale d’interdiction de la cruauté puisse protéger les espèces exotiques).
La loi californienne interdisant la consommation d’animaux domestiques a une plus grande portée. Elle interdit la possession du cadavre; par conséquent, avoir acheté votre steak de chat à quelqu’un d’autre n’est pas un alibi suffisant. En Californie, la loi protège aussi «tout animal traditionnellement ou couramment considéré comme domestique ou de compagnie» plutôt que seulement Médor et Minette. Cette loi n’a pas été mise à l’épreuve encore, donc on ne sait pas vraiment quels animaux sont concernés. Pas les cochons en tout cas, même s’ils sont souvent considérés comme des animaux domestiques, car ce sont des animaux de ferme. Les chevaux font l’objet d’une section particulière du code. Il n’existe aucun précédent pour les iguanes, les poissons rouges ou les boas constrictors.
Dans la majeure partie du pays, la légalité de la consommation des animaux domestiques se rapporte à la généralité de la loi sur la cruauté à l’égard des animaux, et à la manière dont un juge l’interprèterait. Certains États, comme la Virginie, interdisent la mise à mort inutile d’un animal, à l’exception des «activités agricoles». Là, il y a fort à parier que tuer un chat pour le dîner vous attirerait des problèmes, parce que sa mise à mort ne serait pas nécessaire et que les chats ne sont pas considérés comme des animaux d’élevage.
À l’autre bout du spectre, on trouve des États comme le Missouri, où il existe très peu de restrictions sur le moment, la motivation et la manière dont un maître peut tuer son animal de compagnie. Dans ces endroits-là, il serait difficile de mettre un amateur de chat sous les verrous, à moins que le mode d’abattage choisi soit particulièrement inhumain.
Les autorités n’auront aucun mal à poursuivre Korkuc, cet habitant de l’ouest de l’État de New York qui faisait mariner son chat dans le coffre de sa voiture. Qu’il ait eu ou non l’intention de manger son félin, enfermer un animal de compagnie dans un véhicule à moteur sans ventilation adéquate est illégal. Enduire un chat avec de l’huile pimentée, même si ce n’est pas spécifié en tant que tel, est aussi une infraction à la loi interdisant la cruauté de cet État, qui condamne la torture.
En Chine : La viande de chien bientôt retirée du marché !
En ce qui concerne le reste du monde, la viande de chat et de chien semble être à un carrefour de son existence. La Chine a fait retirer la viande de chien du marché pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008, et envisage une loi qui l’interdirait de façon permanente. La Corée du Sud, en revanche, semble cheminer doucement vers la légalisation explicite du commerce de viande de chien, très étendu et officiellement toléré.
L’explication remercie Debora Bresch de l’ASPCA, David Favre du Michigan State University College of Law, Adam Parascandola de la Humane Society of the United States et David Wolfson de Columbia University.
Brian Palmer
SOURCE : Slate.fr