ASSEMBLEE NATIONALE - REFORME DES RETRAITES : TROIS PROPOSITIONS MAJEURES DU DEPUTE MARIE-JEANNE

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Retraite des Agriculteurs, des Marins-Pêcheurs et dispositif de Congé-Solidarité : les trois points forts de l'intervention du député Alfred Marie-Jeanne.

Assemblée-Nationale - 9 sept. 2010. Le débat sur la réforme des retraites a été l'occasion pour le député Alfred Marie-Jeanne de plaider en faveur des ouvriers agricoles qui  ne bénéficient pas d'une affiliation à la Mutuelle Sociale Agricole (MSA). Cela explique que la retraite complémentaire instituée pour les salariés relevant de la MSA prise en 1975 n'a jamais été étendue à la Martinique.

De même, le cas des marins-pêcheurs demeure préoccupant puisque cette catégorie professionnelle connaît d'énormes difficultés au moment de leur retraite.

Enfin, le député de la Martinique a plaidé en faveur du dispositif Congé-Solidarité abrogé en 2007 mais qui avait montré toute sa pertinence pour l'emploi des jeunes 

 

 

Intervention du député Alfred MARIE-JEANNE lors de projet de loi relatif à la réforme des retraites


 

Monsieur le  Président,

Monsieur le Ministre,


Mon objectif n'est pas de jeter systématiquement de l'huile sur le feu. Par contre,quoi qu'on dise ou quoi qu'on pense il en a manquée dans les rouages de la concertation.


Car, si je ne m'abuse, personne n'avait en fait contesté le bien-fondé d'un débat de fond sur la réforme des retraites.

Plusieurs logiques étaient possibles et les choix aussi qui en découlaient


Hélas, la rigidité et le parti pris l'ont emporté dès le départ.

Là, réside l'erreur originelle.


Ensuite, la procédure hyper-accélérée imposée, a ajouté au risque de voir en partie bâcler la réforme.


De plus, le principe de base rappelé en exergue du projet de loi précise bien que le modèle par répartition est fondé sur la solidarité.


La solidarité est donc le pilier, le poto-mitan.

La solidarité serait un vain mot, si les revenus les plus conséquents n'étaient sollicités qu'à la marge après les largesses octroyées.   


Ceci dit, je voudrais rappeler un certain nombre de problèmes qui restent toujours en suspens à ce jour en Martinique.


Permettez que je revienne sur une question posée en avril 2009 au Ministre de l'agriculture de l'époque Michel BARNIER à qui je signalais que pour des raisons diverses, les retraités agricoles ont une retraite n'atteignant même pas le minimum vieillesse.


Le Ministre confirmait qu'en effet, dans les départements d'outre-mer, il n'y a pas jusqu'ici de régime spécifique pour les retraités agricoles. 


C'est le comble pour ces personnes, qui ont tant bossé, qui ont été  tant  exposés aux produits toxiques, que leur sort ne soit pas pris en compte comme je l'avais demandé.


Elles ne bénéficient pas d'une affiliation à la Mutuelle Sociale Agricole. Cela explique que la retraite complémentaire instituée pour les salariés relevant de la MSA prise en 1975 n'a jamais été étendue à la Martinique. Je renouvelle là aussi la prise en compte de cette demande.


En outre,  je rappellerai le cas des marins-pêcheurs qui relèvent d'un régime spécial. Ils doivent cotiser 25 années pour une retraite à taux plein. 


Cela peut paraître alléchant de prime abord. Mais là encore, du fait du manque de cotisations suffisantes, leurs pensions n'atteignent pas le minimum vieillesse.


Je demande une nouvelle fois que cette catégorie ne soit pas écartée du champ de la réforme.


Enfin, il est une mesure qui avait été reconnue comme très pertinente à l'époque et qui a été supprimée en 2007. C'est le congé-solidarité.


Cette mesure avait un rapport concret avec le départ à la retraite.

Chaque départ en pré-retraite était subordonné à l'embauche d'un salarié de moins de 30 ans.


De 2002 à 2006, c'est plus de 1200 personnes qui ont bénéficié de la mesure dont la moitié concernait les pré-retraites et l'autre moitié l'embauche.


Le moment n'est-il pas propice pour remettre sur le tapis cette mesure qui ferait d'une pierre deux coups?

Nous réitérons là encore notre demande monsieur le Ministre, en espérant qu'elle sera prise en compte aujourd'hui dans le cadre de cette réforme.



Alfred MARIE-JEANNE


Paris le jeudi 09 septembre 2010